Vers une ruée des voyageurs belges sur les tests PCR ? "On pourra faire face à la demande"

Dans moins d’un mois débutent les vacances d’été et, à ce stade, dans notre pays, seules 25 % des personnes de plus de 18 ans ont été totalement vaccinées contre le coronavirus et 50 % ont reçu une première dose. Ces proportions vont certes augmenter dans les prochaines semaines, mais on sait déjà que de nombreux Belges auront besoin de se faire tester pour pouvoir partir en vacances à l’étranger. Le certificat Covid européen, précieux sésame du voyageur, ne sera en effet octroyé qu’aux personnes vaccinées, à celles qui disposent d’un test PCR négatif daté de moins de 72 heures ou d’un test antigénique négatif réalisé moins de 24 heures auparavant, ainsi qu’aux personnes qui disposent d’anticorps parce qu’elles ont été contaminées jusqu’à six mois auparavant.

La capacité de testing sera-t-elle suffisante dans notre pays pour faire face à cet afflux de demandes ? Certains en doutent sérieusement et craignent que des voyageurs belges ne restent coincés au pays. Dans les rangs du gouvernement fédéral, on est également conscient que la campagne de vaccination demande déjà beaucoup de ressources humaines et qu’il ne sera pas évident de trouver le personnel nécessaire au testing des voyageurs belges, d’autant qu’il faudra également tester certains voyageurs étrangers à leur arrivée sur le territoire.

Sciensano réalise des projections des besoins de testing

Dans les régions, on se prépare à cet afflux de demandes de tests. À la Région wallonne, on n’est guère loquace sur le sujet, sur lequel planent, il est vrai, encore beaucoup d’incertitudes : avancement de la campagne de vaccination dans les prochaines semaines, décisions prises par le Comité de concertation, par l’Union européenne et par les autres pays européens… Le cabinet de Christie Morreale (PS), ministre wallonne de la Santé, signale juste que le testing des personnes qui souhaitent se rendre à l’étranger "se fera dans les centres existants" et que "des projections de tests sont actuellement réalisées par Sciensano au vu de la campagne de vaccination en cours". On en saura davantage dans les prochains jours.

Une capacité largement supérieure à la demande

À Bruxelles, les autorités ne semblent pas s’inquiéter outre mesure du futur afflux de demandes. "Les huit centres de tests de la Commission communautaire commune (Cocom) suffiront pour couvrir toutes les demandes de tests pré-voyages", assure la porte-parole de la Cocom. "Cette capacité est de 9 000 tests PCR par jour", ajoute-t-elle, sans pouvoir préciser la capacité de tests rapides antigéniques. "Pour l’instant, la capacité de testing est largement supérieure à la demande", abonde le porte-parole du ministre bruxellois de la Santé, Alain Maron (Écolo). "On pourra faire face. Nous sommes en train de nous préparer et nous nous adapterons aux décisions qui seront prises par le Codeco et au niveau européen." Le cabinet Maron signale par ailleurs que d’autres filières de testing existent, par exemple via les laboratoires privés.

Une réserve de professionnels de la santé disponibles

Les autorités bruxelloises ne semblent donc pas craindre une pénurie de personnel pour réaliser ces tests. "Nous avons actuellement une capacité de 9 000 à 10 000 tests par jour et elle n’est pas utilisée, explique le cabinet Maron. Et, en cas de besoin, nous pouvons piocher dans une réserve d’infirmiers, de médecins ou d’étudiants de ces filières." Des (futurs) professionnels de la santé qui seront disponibles en nombre suffisant, malgré la période estivale, assure le porte-parole d’Alain Maron.

À la Cocom, on veut croire également que la situation va aller en s’améliorant et que, si le nombre de vaccinés augmente et si la Belgique figure en zone verte ou orange, d’autres pays n’exigeront peut-être plus de tests de la part des Belges, ce qui fera diminuer d’autant le nombre de personnes qui auront besoin d’un test avant de partir en vacances.