"Hypocrite", "Difficilement praticable", "Pas si clair"... Les réactions fusent après la décision du PS concernant les signes convictionnels
Le CAL estime la proposition du PS trop complexe à mettre en place.
Publié le 07-06-2021 à 16h36 - Mis à jour le 07-06-2021 à 18h45
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Longtemps absent du débat houleux sur le port des signes convictionnels qui agite la scène politique bruxelloise depuis une dizaine de jours, le PS s'est enfin positionné sur le sujet ce lundi après-midi.
Par voie de communiqué, le Parti socialiste a annoncé vouloir interdire le port des signes convictionnels dans le secteur public pour tous les agents qui exercent "des fonctions d’autorité" et qui sont "en contact avec le public".
Une prise de position à laquelle a rapidement réagi le Centre d'Action Laïque (CAL). L'ASBL "s'étonne" de cette proposition, qu'elle estime complexe à mettre en oeuvre et "difficilement praticable": "A suivre le PS, un fonctionnaire au guichet n’exerçant pas de fonction d’autorité pourrait porter un signe convictionnel tout comme une personne exerçant une fonction d’autorité qui ne serait pas en contact avec le public. Poussée au bout de sa logique, elle aurait pour effet qu’un même fonctionnaire, en fonction des tâches qu’il exerce durant la journée, pourrait à certains moments porter un signe convictionnel tandis qu’à d’autres moments pas", dénonce le CAL.
L'ASBL estime que le recensement de la liste des fonctions concernées par cette interdiction sera chronophage, et risque de reporter "la perspective d’un règlement législatif de la neutralité".
Toutefois, le CAL salue le "souci de nuance" du PS et sa volonté d'une législation claire en matière de neutralité.
"Hypocrite"
Les réactions ont également rapidement abondé dans les rangs politiques. Le président du MR Georges-Louis Bouchez a vigoureusement critiqué la position du PS, qu'il a qualifiée d'"incohérente", "impraticable" et "hypocrite". "C’est aussi un potentiel cheval de Troie pour le futur qui bafoue dès maintenant la neutralité de l’Etat", a ajouté le libéral.
Denis Ducarme (MR) a également soutenu les vues de son président. Sur Twitter, le député fédéral a estimé que le PS "abandonnait son héritage laïc" et "tournait le dos à une part de son histoire".
De son côté, le président de Défi François De Smet a pointé le manque de clarté de la position du PS et la difficulté de définir ce qu'est une "fonction de décision et de contrainte".