Une escapade pour les enfants qui vivent en institution

Il manque 10.000 euros pour financer le transport en bus vers la mer ou la campagne.

Une escapade pour les enfants qui vivent en institution
©D.R.

Une journée à la mer ? Une excursion en Ardenne avec un pique-nique sympa ? La découverte d’un musée à Bruges suivie d’une après-midi dans une grande plaine de jeux ? Pour des milliers d’enfants moins favorisés, qui vivent en milieu d’accueil, cela reste un rêve inaccessible. Parce que les budgets des structures d’hébergement ne permettent souvent pas ces extras. Après plus d’un an de crise sanitaire, ces gamins en ont pourtant bien besoin. Plus encore que d’autres. On le sait : la crise a encore creusé les inégalités.

Pendant les longs mois marqués par les confinements successifs, les mesures de restriction des contacts sociaux, ils se sont retrouvés coincés entre les murs des institutions, avec les équipes d’assistants sociaux, d’éducateurs, de psychologues, d’aides ménagères et de cuisiniers qui se sont dévoués sans compter.

Sans évasion possible du quotidien, ces enfants, comme les travailleurs sociaux, épuisés après une année la tête dans le guidon, aspirent encore plus que d’ordinaire à ces parenthèses hors train-train.

À pic

C’est ce qui a motivé le délégué général aux droits de l’enfant, Bernard De Vos, à lancer mi-avril, en partenariat avec l’ASBL Arc-en-Ciel, la campagne "En route vers ailleurs".

L’idée est simple : soutenir l’accès aux loisirs pour tous les enfants et permettre à ceux qui vivent le plus clair de leur temps en institution ou dans des structures de l’aide à la jeunesse de faire une excursion d’un ou plusieurs jours, en mettant un transport à disposition. Pour quelques centaines d’euros, il est possible de réserver un bus et proposer une collation de qualité à des dizaines de jeunes. Une collecte de fonds a été organisée via un crowdfunding.

Cinquante enfants de la Maison d’enfants Reine Marie-Henriette, située rue de la Flèche, au cœur de Bruxelles, en ont déjà profité, à l’occasion d’une journée à Ostende pendant les vacances de Pâques.

"On héberge 120 enfants à l’année. Quand il s’agit d’organiser une activité à l’extérieur, c’est toujours compliqué. On a quelques sponsors privés qui nous aident. Mais quand il faut louer un autobus…", indique Manuel Sols, directeur général. Le projet "En route vers ailleurs" tombait à pic. "On a pu envoyer une cinquantaine d’enfants âgés de 3 ans et demi à 12 ans en groupe à la mer." À côté des jeux collectifs sur la plage, il y a eu des moments d’intimité avec les accompagnateurs. "Certains enfants en avaient vraiment besoin. Pouvoir se retrouver seul ou à deux avec un éducateur, c’était vraiment précieux." Au retour de la Côte, les échos allaient tous dans le même sens : "C’était trop chouette."

Au total, 33 associations en charge de l’enfance et de la jeunesse ont répondu à l’appel (bouclé le 31 mai) ; 30 projets sont recevables. Le crowdfunding court lui jusqu’au 30 juin. Il manque 10 000 euros pour qu’aucun enfant ne soit privé d’une journée d’escapade. Chaque don, même modeste, compte, insistent le délégué général et Arc-en-Ciel.

>>> https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/en-route-vers-ailleurs-1

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