Une centaine de participants à un hommage non-autorisé à Jürgen Conings à Lanklaar
Plus d'une centaine de personnes se sont rassemblées dimanche après-midi à Lanklaar, dans la commune de Dilsen-Stokkem (Limbourg), pour un hommage non-autorisé à l'ex-militaire d'extrême droite Jürgen Conings qui s'est terminé sans incident en dépit de la présence de néo-nazis, a constaté sur place un correspondant de l'agence Belga.
- Publié le 27-06-2021 à 15h18
- Mis à jour le 27-06-2021 à 20h17
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La police locale de la zone Maasland a toléré ce rassemblement, mais les participants n'ont pas été autorisés à entrer dans le Dilserbos jusqu'à l'endroit où le corps sans vie du caporal-chef a été retrouvé dimanche dernier après une chasse à l'homme qui a duré un mois.
Certains participants avaient apporté des couronnes de fleurs ou des bougies, ainsi qu'un cadre contenant une photo de Conings en uniforme. Un bus était venu de Flandre occidentale, alors qu'une cinquantaine de voitures occupaient le parking Sparrendal proche du Dilserbos.
Quelques orateurs, dont Tomas Boutens - un autre ex-militaire qui avait été condamné en 2014 à cinq ans de prison pour son appartenance au groupe néo-nazi "Bloed, Bodem, Eer en Trouw" - ont dénoncé la manière négative dont a été dépeint Jürgen Conings, sous les applaudissements des sympathisants. L'ex-fantassin devenu policier militaire a été qualifié de "héros".
"Nous avons toléré ce rassemblement, qui en principe n'était pas autorisé, notamment parce qu'il n'y avait pas de réelle possibilité de conclure des arrangements en bonne et due forme à l'avance", a expliqué chef de la zone de police Maasland, le commissaire Ronin Cox.
"Nous avons pu éviter une trop grand afflux (de manifestants) car nous n'aurions de toute façon pas pu garantir la sécurité. Parce que la commémoration a eu lieu dans une forêt en plein air, les mesures sanitaires ont pu être correctement appliquées et le droit à la liberté d'expression a été préservé", a-t-il ajouté.
Un autre militant d'extrême droite et ex-sous-officier d'infanterie, Hervé Van Laethem, co-président du groupuscule NATION, a affirmé avoir déjoué la police à Bruxelles pour saluer, sur la tombe du Soldat inconnu, Jürgen Conings, qu'il a qualifié dans un communiqué de "soldat sacrifié à l'hystérie anti-nationaliste du Régime en place".
Pendant des semaines, les forces de l'ordre ont recherché Jürgen Conings. Il avait quitté la caserne de Bourg-Léopold le lundi 17 mai, emportant des armes avec lui. Avant de prendre la fuite, le militaire avait laissé des lettres d'adieu, dans lesquelles il menaçait de s'en prendre aux structures de l'État, à une mosquée et à plusieurs personnalités, dont le célèbre virologue Marc Van Ranst. Ce dernier avait été placé en lieu sûr où il a vécu reclus et sous surveillance policière pendant cinq semaines.
L'enquête judiciaire a montré que Jürgen Conings s'est suicidé au moyen d'une arme à feu.