Des équipes mobiles de psychologues vont au contact direct avec les indépendants sinistrés
Les travailleurs sociaux de l'ASBL "Un pass dans l'impasse" ont entamé un porte-à-porte lundi à Chaudfontaine. Avant Trooz ce mardi, puis Pepinster, Olne, Chênée...
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- Publié le 26-07-2021 à 18h04
- Mis à jour le 26-07-2021 à 21h11
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Les récentes inondations qui ont ravagé une large partie de la Wallonie frappent durement de nombreux indépendants. Après un an et demi de mesures liées à la crise sanitaire du Covid-19 qui les ont pris à la gorge, ils doivent affronter une nouvelle catastrophe. “Certains étaient dans une bonne dynamique, enfin prêts à se relancer, et ils ont tout perdu ! C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Cela pourrait déclencher des troubles psychologiques et des pensées suicidaires”, analyse Alison Verlaet, psychologue à l’ASBL “Un pass dans l’impasse”. Il y a un an, en pleine pandémie, l’association spécialisée dans la santé mentale avait mis sur pied un dispositif de soutien psychologique pour les indépendants en leur proposant une ligne verte d’assistance téléphonique (0800/300.25) et 8 séances de soins, entièrement gratuites, avec un psychologue. “On s’est dit qu’il fallait aussi proposer ce dispositif aux indépendants victimes des inondations”.
Des équipes mobiles (de 2 à 4 psychologues) ont entamé lundi une tournée des communes dévastées à la rencontre des indépendants en détresse: certains ont vu tout ce qui permettait d’exercer leur activité emporté par les torrents d’eau. Première étape : Chaudfontaine qui compte plus de 4.000 sinistrés, notamment à Vaux-sous-Chèvremont, en bordure de Vesdre. Les travailleurs sociaux se rendent sur place et proposent un soutien psychologique en direct. “On fait du porte-à-porte et on va vers eux. Ce matin, des commerçants nous disaient qu’ils allaient bien mais certains nous ont donné leur numéro de téléphone, pour qu’on les rappelle dans deux semaines”, raconte Alison Verlaet. “Certains étaient encore en plein nettoyage avec des bénévoles venus les aider. Un restaurateur nous a fait part de pensées suicidaires mais il ne voulait pas évoquer cela devant des tiers. On va le rencontrer au plus vite. Il sait aussi qu’il peut nous appeler quand il a un moment de libre”.
Peur d’être arnaqués
Lundi, au cours de la matinée, les psychologues de l’ASBL ont rencontré une vingtaine de coiffeurs, fleuristes, cafetiers, libraires, boulangers et autres pharmaciens dont les commerces ont écopé. “Certains étaient absents. Il ne reste parfois que la façade”, constate la psychologue. “On retournera dans deux ou trois semaines pour proposer un soutien psychologique à ceux qu’on n’a pas vus et à ceux qui ont refusé dans un premier temps, parce qu’ils étaient toujours dans l’action ou dans le déni. Le choc ne va se produire que dans quelques semaines. Les indépendants ont parfois plus de mal à évoquer leur détresse, à parler de leur mal-être. On reste à leur disposition. Ils pourront nous appeler plus tard sans problème et bénéficier gratuitement des séances”.
Sur le terrain, on sent aussi la méfiance de commerçants échaudés par des tentatives de vol ou d’arnaque, qui ont peur de se retrouver face à des gens mal intentionnés, ajoute Alison Verlaet.
Mardi, les équipes mobiles de l'ASBL "Un pass dans l'impasse" se rendront à Trooz, avant Pepinster mercredi, et puis Olne, Chênée et Angleur, Tilff et Esneux, etc. Il faudra deux semaines pour faire un premier tour des communes sinistrées.