La police met en garde contre l'arnaque "à la caresse", la nouvelle technique des pickpockets

Pablo circulait dans la gare lorsqu’il a été accosté par une personne qui lui a demandé un briquet pour allumer une cigarette. Après lui avoir dit qu’il ne fumait pas, la personne s’est penchée vers lui et, avec sa main, a caressé le visage de Pablo, en direction de son cou. Celui-ci a violemment réagi en le repoussant et en le menaçant.

Après coup, il s’est rendu compte que le suspect s’intéressait à la chaîne en or qu’il portait autour du cou et qu’il comptait probablement la lui arracher.

Contactée, la zone de police Bruxelles est bien au courant du phénomène et invite à la prudence. "Nous constatons l’augmentation, depuis le confinement, dans le quartier de la gare du Nord, d’un phénomène de vols en tout genre (vol à la tire, à l’étalage, dans véhicule, etc. ) dont certains sont commis avec violences et d’un sentiment d’insécurité des citoyens", explique Katiana Van Roosbroeck, porte-parole de la zone de police Bruxelles Nord (Schaerbeek, Evere, Saint-Josse). "C’est pourquoi nous avons décidé de réagir rapidement, et d’augmenter la présence des policiers en rue dans le quartier ainsi que d’organiser des opérations d’envergure de manière régulière."

Différentes opérations ont été mises en place afin de prendre les agresseurs en flagrant délit. La première opération de ce type a eu lieu le 3 juillet et avait permis l’interpellation de trois auteurs. Deux particuliers avaient été interpellés dans le cadre d’un vol avec violences, l’arrachage d’un collier.

Durant la deuxième opération, neuf personnes et un véhicule ont été contrôlés par les services de la Brigade de Sécurisation du Transport en commun. Au total, deux personnes signalées ont été interceptées. L’un des particuliers a été interpellé et mis en lien avec divers faits dont deux faits de vols avec violences et coups de couteau commis sur sur la zone Nord et la zone Bruxelles Ixelles. Il a été mis à la disposition du Parquet de Bruxelles qui a requis un juge d’instruction.

La zone de police insiste sur différents comportements à adopter pour éviter de se faire avoir. "La règle d’or reste la vigilance, tout particulièrement en cas de cohue ou quand il y a soudainement de l’agitation autour de vous, quand des inconnus vous heurtent ‘par accident’. Vérifiez alors immédiatement si vous avez encore toutes vos affaires. Si vous avez débusqué un pickpocket, regardez-le droit dans les yeux et faites-lui comprendre qu’il est repéré", précise Katiana Van Roosbroeck.

Six techniques bien connues

Depuis le 22 juin, la zone de police de Bruxelles Nord participe à une campagne de sensibilisation coordonnée au niveau européen appelée "Stop Pickpockets". Cette initiative vise à sensibiliser les voyageurs au phénomène des vols à la tire et des vols à la sauvette en milieu ferroviaire. Les "stars" de cette campagne sont six petits monstres, qui représentent chacun un modus operandi fréquent.

La plupart des pickpockets et des voleurs à la sauvette travaillent en équipe : pendant que l'un des voleurs fait diversion, par exemple, un complice vole les biens de la victime. Les auteurs peuvent opérer de différentes manières. Voici les méthodes les plus courantes :

Le bloqueur : les auteurs bloquent l’issue de l’escalator afin de faire en sorte que la victime heurte d’autres personnes. Alors que tout le monde regarde devant soi, un complice à l’arrière en profite pour faire les poches de la victime.

Le faux gentil à la fleur : les auteurs saluent amicalement leur victime, lui font une accolade ou lui offrent une fleur. La victime quelque peu confuse se fait alors subtiliser son portefeuille.

Le cogneur de vitre : les auteurs frappent à la vitre du train. Se trouvant à bord du train, leur complice en profite pour voler les objets de valeur de la victime distraite.

Le salisseur : Les auteurs salissent "accidentellement " les vêtements de la victime. Pendant qu’ils nettoient la tache, il en profitent pour voler de l’argent dans les poches de la victime.

Le collisionneur : les auteurs bousculent une victime dans la foule ou sévissent en formation en tenaille avec l’aide d’un complice. Profitant de la distraction de la victime, les auteurs ou un complice fouillent les poches de celle-ci.

Le faux touriste : les auteurs demandent leur chemin à la victime en lui montrant une carte. Alors qu’elle essaye de les aider en prenant la carte des deux mains, ils en profitent pour lui voler des objets dans son sac.

Par le biais de messages visuels (affiches, dépliants, panneaux d'information, etc.) dans les gares, les voyageurs, les femmes et hommes d'affaires, les touristes, les commerçants... feront la connaissance de ces six petits monstres. Des messages de prévention seront également publiées via les médias sociaux (Facebook, Instagram, TikTok...) et des sites web.