Marc Van Ranst, toujours sous protection six semaines après l'épilogue de l’affaire Conings: "Je suis encore menacé, tous les jours"
Six semaines après la découverte du corps de Jürgen Conings, le virologue Marc Van Ranst est toujours sous protection.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/b32ad4f6-711c-478b-849a-62042b2f5521.png)
Publié le 31-07-2021 à 09h21 - Mis à jour le 31-07-2021 à 09h22
Enfermé plus d’un mois dans une safe house, un lieu tenu ultrasecret, Marc Van Ranst a pu quitter la cachette que lui avaient imposé les services de sécurité, qu’une fois Jürgen Conings retrouvé. Le corps du militaire a finalement été découvert après une traque inédite à travers toute la Belgique, le 20 juin dernier. Pour rappel, le soldat avait été aperçu non loin du domicile de Marc Van Ranst, avant de se volatiliser dans la nature, lourdement armé.
Depuis lors, Marc Van Ranst est rentré chez lui. Le virologue est toujours sous protection. Mais cette surveillance ne s’applique qu’à son domicile. Il peut désormais retourner au laboratoire et circuler comme bon lui semble. Pareil pour sa famille qui vient de partir en vacances sans lui.
Marc Van Ranst aurait dû être de la partie et profiter enfin de quelques jours de repos mais la justice en a décidé autrement.
Le virologue a été convoqué le 6 juillet dernier pour une audience ce 28 juillet devant le tribunal correctionnel de Malines. En cause : une plainte pour calomnie et diffamation déposée par un anti-vax néerlandais, Willem Engel. Ce dernier reproche à Marc Van Ranst de l’avoir attaqué sur les réseaux sociaux en le renvoyant notamment sur une piste de danse. "Quand nous serons confrontés à une pandémie de salsa, j’irai volontiers écouter ce que vous avez à dire en tant que professeur de danse. Mais, pour l’instant, je n’en ai rien à foutre de ce que vous pouvez dire et ça serait bien que les Pays-Bas en fassent de même", avait notamment tweeté le virologue bien connu pour ne pas tenir sa langue en poche. En raison d’un couac lié à une caution, l’audience devant le tribunal a été remise au 11 août prochain.
Dans l’attente, Marc Van Ranst prépare seul sa défense. "Il n’est pas question que je paie un avocat pour cela. Déjà que je n’ai pas pu partir en vacances avec ma famille à cause de cette histoire fantaisiste. J’étudie donc plusieurs textes juridiques et je me prépare pour cette audience qui ne m’effraie pas. Je n’ai vraiment pas peur", répète le virologue habitué dit-il aux attaques émanant des mouvements anti-vaccins.
"Les insultes, je ne le compte même plus, ce serait impossible. Les menaces par contre, j’en ai tous les jours. Certaines plus importantes que d’autres mais c’est devenu mon quotidien et je m’y suis habitué. Les appels téléphoniques après minuit ont diminué, ça c’est déjà une très bonne chose. Je suis sous protection depuis tout juste un an, cela a commencé en juillet dernier", poursuit celui qui se dit toutefois satisfait d’avoir pu quitter la safe house dans laquelle il était enfermé avec ses proches en juin dernier.
Lui arrive-t-il encore de penser à Jürgen Conings ? "Non, plus du tout. Quand j’étais dans la cachette, oui, mais maintenant c’est terminé."