"Elle nuance, normalise et même excuse la pédophilie" : la poétesse Delphine Lecompte au centre d'une vive polémique après des déclarations sur la pédophilie
Dans une lettre publiée par le magazine Humo, la poétesse flamande Delphine Lecompte appelle à "accepter que la pédophilie réside en chacun de nous".
- Publié le 12-08-2021 à 21h33
- Mis à jour le 12-08-2021 à 21h34
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La lettre de Delphine Lecompte fait grand bruit. Sa chronique porte initialement sur la démarche d'un journaliste néerlandais ayant accusé un acteur flamand de pédophilie. Mais outre les critiques portant sur les méthodes de travail du journaliste, la poétesse se positionne contre la "diabolisation du pédophile".
Selon elle, celui-ci appartiendrait à un "groupe vulnérable marginalisé qui a été traité pendant des années comme une ordure maladive par la foule des moralistes décents". Elle fait également référence au fait que "la plupart des pédophiles ne commettent jamais d'actes pédophiles et que tout être humain est parfois attiré par l'innocence et la jeunesse".
Delphine Lecompte craint que la "chasse aux sorcières" contre les pédophiles ne conduise à davantage de "dérives pédophiles et de pédopornographie que nous voulons tous éviter". "Il me semble plus sage d'apprendre à connaître et à accepter le pédophile. Et d'accepter que la pédophilie réside en chacun de nous", écrit-elle.
"Rance. Extrêmement rance"
Les propos tenus par la poétesse ont rapidement déclenché la colère de nombreux internautes. Les politiques flamands sont également plusieurs à avoir réagi. Sammy Mahdi (CD&V), le secrétaire d'Etat à l'asile et à la migration, a écrit sur Twitter qu'il avait "lu l'article quatre fois déjà". "Je n'arrive toujours pas à croire qu'on me demande de fantasmer sur des 'rencontres explicites avec un marchand de fleurs roumain de 5 ans'. Rance. Extrêmement rance", écrit-il.
Le ministre flamand Matthias Diependaele (N-VA) qualifie quant à lui l'article de "tout simplement rance". "Nous ne pouvons en aucun cas justifier ou normaliser la pédophilie, et encore moins lui chercher des excuses", a-t-il déclaré sur le réseau social.
La ville de Bruges se distancie de ces propos
Delphine Lecompte est actuellement poétesse du musée de la ville de Bruges. Le Vlaams Belang Brugge a jugé les déclarations inacceptables et a demandé à la ville de mettre fin à la collaboration avec la poétesse. "Elle nuance, normalise et même excuse la pédophilie", assure Stefaan Sintobin, membre de la section brugeoise du Vlaams Belang. "J'ai donc été choqué lorsque j'ai lu la lettre du lecteur. Et mon indignation est devenue encore plus grande quand j'ai vu que cette femme est un repère pour notre ville et nos musées. Elle ne fait que de la publicité négative. C'est pourquoi nous demandons l'arrêt immédiat de cette coopération."
Dans le même temps, la ville a fait savoir qu'elle n'approuvait aucunement les propos de Delphine Lecompte mais qu'elle n'avait pas l'intention de prendre d'autres mesures. "Nous ne soutenons très explicitement pas les déclarations de Delphine Lecompte sur la pédophilie, et nous voulons donc nous en distancier", déclare le bourgmestre Dirk De fauw (CD&V). "En même temps, en tant que conseil municipal, nous défendons le droit à la libre opinion et à la liberté artistique. Nous ne prendrons donc pas d'autres mesures dans cette affaire."
"Je n'ai écrit nulle part que je trouve la pédophilie fantastique"
Au centre de la polémique, Delphine Lecompte a réagi ce jeudi dans un nouvel article publié sur le site d'Humo. "Lorsque, dans mon dernier courrier des lecteurs de Humo, j'ai exprimé mon dégoût à l'égard du scrupuleux coup médiatique opportuniste et creux du journaliste et "chasseur de pédophile" Sven van der Meulen, j'ai immédiatement su que ma lettre serait interprétée de cette manière : Delphine Lecompte prend maintenant aussi la défense des pédophiles", écrit-elle.
"Je voulais seulement souligner que la plupart des personnes qui ont la malchance de naître avec une préférence sexuelle pour les enfants, luttent toute leur vie contre cette préférence sexuelle et ne commettent jamais d'actes pédosexuels", se défend la poétesse. "Cependant, je n'ai écrit nulle part que je pense que la pédophilie est fantastique ou admirable", poursuit le texte. "Bien sûr, ce n'est pas autorisé. Mais je trouve terriblement stupide et insensible (et dangereux) de mettre tous les pédophiles dans le même sac et de les diaboliser."