Les Afghans rapatriés en Belgique pourront directement y demander l’asile
Le flou demeure toutefois sur le nombre exact de rapatriements.
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Publié le 23-08-2021 à 21h00 - Mis à jour le 23-08-2021 à 22h49
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L’opération "Red Kite" est désormais en branle, après des débuts compliqués. L’intervention belge, menée par les Affaires étrangères, la Défense et les services de l’immigration ont permis de rapatrier, ce lundi, 226 personnes depuis Islamabad, la capitale pakistanaise d’où démarrent les vols à destination de la base militaire de Melsbroek. Lundi toujours, une centaine de personnes ont pu profiter du pont aérien entre Kaboul et Islamabad, portant à près de 400 le nombre d’exfiltrés par les équipes belges. Plus tôt, 34 autres ressortissants belges avaient atterri à Amsterdam, au terme d’une opération menée par les Pays-Bas. Un autre avion devrait atterrir ce mardi sur le sol belge, tandis que plusieurs rotations sont prévues entre les deux capitales orientales.
Lancée à la hâte vendredi, "Red Kite" permet de rapatrier trois types de profils, tous plus ou moins menacés par le régime des talibans.
Toutes les convocations envoyées
Il y a d’abord les ressortissants belges encore présents sur le territoire afghan qui s’étaient signalés auprès des services diplomatiques depuis la prise de Kaboul par les talibans. Tous ceux qui ont demandé l’assistance et qui ont reçu une évaluation favorable de la part des services de sécurité ont été convoqués vers l’aéroport de Kaboul selon les Affaires étangères qui ont en charge leur rappatriement.
La Défense se charge, de son côté, des anciens collaborateurs sur place, à l’instar des fixeurs ou des traducteurs.
Enfin, les services de l’Asile et de la Migration s’occupent des collaborateurs de la société civile. Il s’agit, notamment, de personnes qui auraient travaillé avec des ONG sur les droits humains.
Dans les deux derniers cas, les personnes rapatriées devraient bénéficier d’un visa humanitaire. Ce document délivré à la demande du secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration permet à son détenteur d’accéder au territoire belge pour une période déterminée. Le profil de chacun des bénéficiaires a été controlé par les services de sécurité, comme le veut la procédure pour les exfiltrations de pays en guerre. Une fois sur le sol belge, ceux-ci sont libres de demander, ou non, l’asile auprès du Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA).
Procédure adaptée
Mais, face au chaos qui règne et à l’urgence de la situation, les procédures ont été quelque peu adaptées. Les Afghans qui ont d’emblée manifesté leur intention de demander l’asile ont directement reçu une convocation au Petit Château, sans passer par la case visa humanitaire. Ils pourront s’enregistrer auprès de l’Office des étrangers afin de demander l’asile et ainsi accéder à un logement dans le réseau d’accueil Fedasil. La Croix-Rouge, qui collabore avec les services d’accueil, a déjà indiqué qu’elle libérait 160 places en Wallonie. La Rode-Kruis en libère pour sa part 60 en Flandre.
Réponses devant le Parlement jeudi
Malgré des listes déjà rédigées par les différents services belges, le nombre de rapatriés n'est pas encore arrêté. "Nous ferons de notre mieux pour évacuer le plus grand nombre de personnes possibles", indiquait-on lundi, et surt out, "aussi longtemps que possible".
Car sur le terrain, le compte-à-rebours est enclenché. Les derniers soldats américains quitteront le sol afghan le 31 août, et cesseront d’assurer la sécurité de l’aéroport. Actuellement, plusieurs personnes figurant sur les listes établies par les autorités fédérales ne sont toujours pas parvenues à l’aéroport, tant l’accès reste compliqué. Impossible d’affirmer, pour l’heure, que tous pourront rejoindre le tarmac et quitter le pays tombé aux mains des talibans.
Face aux questions qui s’accumulent sur le déroulé des opérations, une séance spéciale de la commission Relation extérieure est prévue ce jeudi au Parlement fédéral.