L'annonce de la mise en place d'un pass sanitaire a-t-elle boosté les chiffres de la vaccination à Bruxelles et en Wallonie ?
L’annonce du pass ne va pas forcément de pair avec un boom de la vaccination.
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Publié le 29-09-2021 à 08h39 - Mis à jour le 30-09-2021 à 09h53
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Ce dimanche, la ministre de la Santé Christie Morreale (PS) ne cachait pas son enthousiasme : "En 24 h après l'annonce sur l'instauration du Covid safe ticket en Wallonie, on a enregistré 5 fois plus de rendez-vous pour aller se faire vacciner en plus des nombreuses personnes qui se sont présentées spontanément dans les centres de vaccination", a-t-elle triomphé. Plusieurs secteurs en Wallonie ont enregistré 4 000 prises de rendez-vous en 24 h pour la vaccination, contre 800 inscriptions par jour constatées ces dernières semaines.
Pour la ministre, l’objectif est clair : voir cet effet ponctuel se manifester sur le plus long terme par une augmentation plus régulière.
Il faut dire que depuis quelques semaines, la vaccination commence à faire du surplace. Pour la semaine du 20 septembre, 7 720 premières doses ont été administrées selon les chiffres de l’Aviq, contre 6 287 la semaine précédente et 7 325 la semaine du 6 septembre. Aujourd’hui, 69 % de la population wallonne partiellement vaccinée.
Et rapporté à la population régionale totale, le chiffre des 4 000 rendez-vous représente à peine 0,1 % de plus, soit un léger frémissement qui devra donc se confirmer et s’intensifier dans les jours à venir.
Presque aucun impact à Bruxelles
Du côté de la région bruxelloise, pour la semaine du 20 septembre, la Cocom indique que 10 000 doses de vaccin avaient été injectées (première dose), soit une légère augmentation par rapport aux semaines précédentes et alors que l'objectif reste fixé à 16 000 doses hebdomadaires. Le tout en sachant que le taux de vaccination (une dose) y est seulement de 54 %. Depuis un mois, date à laquelle l'annonce de l'instauration du pass a été effectuée, le nombre de doses hebdomadaires oscille autour des 8 500 doses, le spectre du Covid safe ticket n'a donc pas poussé les foules à la piqûre. "Il est difficile de comparer les populations, estime Niko Speybroeck, épidémiologiste à l'UCLouvain. À Bruxelles, elle est très internationale et hétérogène et il y a une partie de cette population où la communication passe moins facilement. Certains ne sont pas au courant et ce n'est pas tellement important pour d'autres qui ne vont pas en boîte de nuit ou dans d'autres lieux qui exigent le CST."
Et d’ailleurs, qu’en est-il de l’impact du pass sanitaire à l’étranger ? Chez nos voisins français, son introduction a clairement eu un effet sur le taux de vaccination, du moins les premières semaines. Le jour de sa mise en place, soit le 12 juillet, la France avait un taux de vaccination de 53 % (une dose) et la Belgique 63 %. Deux mois après, la France dépassait la Belgique avec un taux de 73,24 % (contre 73,11 % chez nous). Même phénomène du côté du Danemark. En Italie, il a boosté les premières doses suite à son obligation sur les lieux de travail. Pour comprendre l’incidence potentielle du pass, il faut distinguer deux types de population, selon Niko Speybroeck.
"Pour ceux qui craignent de perdre certaines libertés et qui sont hésitants, on a une chance d’en convaincre une bonne partie. Par contre, pour les anti, il n’y aura pas d’effet ou très peu. Une étude a indiqué que le Covid safety ticket pourrait surtout convaincre des personnes qui avaient déjà l’intention de se faire vacciner, mais que l’effet pourrait être négatif, pour celles qui y étaient opposées."