"Il est très difficile pour nous d’entendre que les inondations en Wallonie ont été aggravées par les barrages"
Du côté de l’administration wallonne, on assure que les barrages ont ralenti la crue.
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Publié le 01-10-2021 à 19h58 - Mis à jour le 01-10-2021 à 19h59
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Vendredi, on a reparlé des barrages d'Eupen et de la Gileppe lors des auditions de la commission d'enquête inondations du Parlement wallon. Etienne Willame, directeur général du SPW Mobilité et infrastructures, était sous le feu des questions des députés wallons. "Il est très difficile pour nous d'entendre que les inondations ont été aggravées par les barrages", a-t-il déclaré. D'autant que que "trois quarts de l'eau qui tombe dans la vallée ne sont pas captés par les barrages". "Au plus fort de la nuit du mercredi au jeudi alors qu'une cellule orageuse s'est acharnée sur les Hautes Fagnes, ce sont plus de 150 m3 par seconde qui ont dévalé dans la vallée."
Un peu plus tard, il précisait même: "Les barrages d'Eupen et de la Gileppe ont permis d'atténuer la crue."
Etienne Willame émet plusieurs hypothèses pour expliquer les fameuses vagues décrites par de nombreux témoins qui, durant la nuit du 14 au 15 juillet, ont vu monter les eaux à une vitesse incroyable. Mais il ne retient pas la thèse selon laquelle le largage d'eau par les barrages a pu en être la cause. "À partir du moment, où l'eau ne pénètre plus dans les sols (NdlR, et au fur et à mesure des auditions, on a appris que les sols dans cette région étaient très vite saturés), il y a un moment critique où tout dévale. Cela peut expliquer ce qui s'est passé dans la vallée de la Vesdre. On peut aussi évoquer le fait que des bouchons constitués par des arbres notamment se rompent en libérant une masse d'eau importante."
Autre chose à faire ?
L'administration assure donc avoir fait le nécessaire pour gérer au mieux cette crise d'une ampleur jamais vue auparavant. "Nous avons été confrontés à des pluies exceptionnelles. Rien ne peut dire qu'une autre action de notre part aurait pu réduire l'étendue du désastre", a affirmé Etienne Willame.
Malgré les propos tenus lors d’une précédente audition par Philippe Dierickx, le directeur général de la division voies hydrauliques, à propos de la non-adéquation du système prévisionnel européen EFAS pour la situation wallonne, de nombreux commissaires sont revenus sur la prise en compte très relative de ces prévisions durant les intempéries. sans réellement en tirer de nouvelles informations.
On ajoutera encore qu’une simplification des structures publiques en Wallonie s’avère de plus en plus nécessaire.
Les questions à répondre
Le sentiment qui ressort très souvent de ces auditions reste toujours un peu le même. Il est difficile d’empêcher la pluie de tomber. Il restera quand même à comprendre deux choses essentielles concernant les intempéries de la mi-juillet. Pourquoi les ordres d’évacuation émanant de l’autorité provinciale sont-ils arrivés si tard ? Et la seconde : pourquoi il aura fallu tant de temps pour aller récupérer des personnes coincées par la montée des eaux des heures durant ?