"Dans certaines maisons de repos, des membres du personnel n'osent pas dire qu'ils sont vaccinés"
Vincent Fredericq, secrétaire général de la Femarbel (la Fédération des maisons de repos), était l'invité de la matinale "Il faut qu'on parle", sur DH Radio.
Publié le 01-10-2021 à 08h29 - Mis à jour le 01-10-2021 à 10h49
Ce vendredi 1er octobre marque l'entrée en vigueur de nombreux assouplissements en Belgique. L'utilisation du Covid Safe Ticket doit quant à elle bientôt être élargie à Bruxelles et en Wallonie. Ce "pass sanitaire à la belge" concernera le secteur culturel ainsi que les maisons de repos. Mais est-ce suffisant pour faire face à la reprise de l'épidémie attendue cet hiver ?
Pour Vincent Fredericq, cette quatrième vague (annoncée par les modèles mathématiques pour le mois de novembre) ne devrait pas avoir d'impact sur les résidents de maisons de repos. "Elle peut rentrer dans les maisons de repos, mais les résidents sont tout à fait protégés, le vaccin est complètement efficace. On est à des chiffres tout à fait anecdotiques de résidents qui sont infectés par le Covid, et encore plus anecdotiques de résidents qui sont hospitalisés", rappelle-t-il d'emblée. Une situation bien différente de celle observée lors de la première vague, qui avait fortement touché les maisons de repos.
Incohérence et perte de temps
En plus du Covid Safe Ticket, le secrétaire général de la Femarbel plaide pour la vaccination obligatoire des soignants en maison de repos. Selon lui, viser les visiteurs avec le Covid Safe Ticket d'une part et ne pas instaurer la vaccination obligatoire pour le personnel soignant est incohérent. "Le CST, c'est un filtre par rapport à l'extérieur, mais ce n'est pas du tout suffisant. Le plus essentiel, c'est la troisième dose de vaccin qui va être administrée aux résidents. Et surtout, ce qui aurait dû intervenir en même temps, c'est la vaccination obligatoire du personnel soignant", explique-t-il. "On traîne depuis des mois sur la mise en place de la vaccination obligatoire. On perd du temps parce que l'on dit qu'il faut encore sensibiliser, alors que tout le monde sur le terrain est bien conscient que les efforts ont été faits", déplore Vincent Fredericq. Selon lui, il était clair dès les mois de mai et juin qu'aucune avancée ne serait faite au niveau du volume de soignants vaccinés. Il regrette également les tensions qu'a engendré la vaccination dans certaines maisons de repos. "Dans certaines maisons de repos, des membres du personnel n'osent pas dire qu'ils sont vaccinés. C'est pour ça, la seule solution est la vaccination obligatoire pour tous !"
Des compromis à trouver
De nombreuses critiques ont visé l'instauration du Covid Safe Ticket dans les maisons de repos. L'une d'entre elles concerne le risque d'incompréhension des résidents face au procédé, ce que comprend Vincent Fredericq. "Les résidents ne vont pas comprendre le fait que certains de leurs proches ne puissent pas rentrer. D'où la nécessité maintenant d'entamer le dialogue avec les familles et les proches, de telle manière que l'on puisse les aider à obtenir le Covid Safe Ticket et trouver des solutions de compromis", explique-t-il, ouvrant la porte à des aménagements telles que les visites à l'extérieur organisées lors de la première vague.
Vincent Fredericq a adressé son carton vert à Alain Maron, ministre de la Santé bruxellois, ainsi qu'à son administration. Il a salué les efforts "absolument extraordinaires" et "bien supérieurs aux autres régions" déployés pour convaincre le personnel.
Le carton rouge visait le monde politique "qui au fur et à mesure des réformes de l'Etat, a fait que l'on se trouve, alors qu'il y a un accord avec les 9 ministres de la Santé belges pour rendre la vaccination obligatoire, dans un jeu d'une complexité inouïe et quasi sans solution de compétence juridique et d'incompétence".
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