Les victimes d'exploitation sexuelle "disponibles sur la Toile", de plus en plus jeunes

Interrogé lundi sur La Première (RTBF), Eric Garbar, commissaire de police judiciaire - et chef du service central "Traite et trafic des êtres humains" - a évoqué l'apparition de plus en plus récurrente, en Belgique comme ailleurs en Europe, de mineurs d'âge, à partir de 15 ans, qui se prostituent ou qui sont prostituées de façon contrainte et forcée.

Des jeunes "disponibles sur la Toile"… Le digital est devenu l'avenir de la criminalité de façon générale, poursuit le commissaire : il est devenu plus compliqué de détecter les situations problématiques et, surtout, de repérer et d'identifier les victimes.

Sur TikTok

Le rajeunissement des victimes de la prostitution s'explique par la forte présence des adolescents sur les réseaux sociaux. "Il suffit par exemple de regarder TikTok, où on peut voir les vidéos de jeunes filles qui se montrent, qui essayent d'être un peu avenantes." Les prédateurs rôdent sur les mêmes réseaux en essayant d'identifier celles qui ont des personnalités plus fragiles : en situation de décrochage scolaire, avec des problèmes familiaux ou psychosociaux.

Une campagne

La police fédérale mène d'ailleurs une campagne pour "attirer l'attention des parents et des jeunes filles, qui se reconnaîtront peut-être dans cette situation de fragilité, qui ont peut-être déjà été approchées par des personnes qui, tout doucement, essayent de les séduire et de les amener dans ce milieu-là", explique encore le commissaire Garbar à la RTBF.

L’objectif est de sensibiliser la population à ce phénomène et de faire en sorte que toute information en lien avec une tentative de recrutement, d’approche d’une jeune fille en situation difficile, avec une proposition de passer à une situation de prestations sexuelles tarifées puisse remonter soit vers les centres spécialisés en matière d’accueil aux victimes, soit directement via la police.