La Belgique en ordre de bataille face à la quatrième vague ?
Le virus recommence à circuler.
Publié le 21-10-2021 à 20h47 - Mis à jour le 22-10-2021 à 09h07
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C’est tout le problème avec les vagues épidémiques dues au coronavirus : on ne les voit (presque) pas venir, ou alors rétrospectivement. Le rebond automnal, attendu et prévisible (chute des températures, réouverture complète de l’Horeca, brassage de population avec les retours de vacances, etc.) est en cours, même s’il n’est pas tout à fait perceptible. Pour s’en rendre compte, il faut regarder le taux d’incidence, à savoir le nombre de cas positifs pour 100 000 habitants sur une période donnée, qui permet de mesurer le temps de doublement du nombre de cas - ou a contrario de la réduction du nombre de cas.
La dernière fois que ce taux était en baisse au niveau national, c’était fin septembre, début octobre ; précisément du 29 septembre au 5 octobre. À cette période, la Belgique comptait alors, en moyenne, 232 cas positifs pour 100 000 habitants, soit une incidence en baisse d’un pour cent par rapport à la semaine précédente. Cela signifiait que l’épidémie reculait (faiblement, puisqu’il aurait fallu 473 jours à ce train-là pour diviser le nombre moyen de cas par deux). Le fameux R0, qui mesure le taux de reproduction du virus, était alors en dessous de 1 (autour de 0,98).
Le rebond observé ces jours-ci a réellement démarré la semaine suivante (du 2 au 8 octobre), le taux d’incidence passant à 241 cas pour 100 000 habitants (+ 8 %). Depuis, l’épidémie n’a cessé de progresser : au dernier pointage, dans la semaine du 12 au 17 octobre, ce taux s’élevait à 326 cas pour 100 000 habitants sur l’ensemble du territoire (+ 53 % par rapport à la semaine précédente). À ce train-là, il suffirait de onze jours pour doubler le nombre de nouveaux cas positifs (autour de 23 000 dans la semaine du 11 au 17 octobre).
Cette progression de l’épidémie se traduit dans d’autres observations plus palpables : environ un millier de patients Covid se trouvent actuellement à l’hôpital (+ 27 % par rapport à la semaine précédente), dont 240 en soins intensifs (+ 19 %). Malheureusement, le nombre de décès est en (légère) hausse également : 12 décès en moyenne par jour.
Le rebond peut-il être enrayé ?
Reste à savoir si cette vague naissante peut être cassée avant qu’elle ne fasse trop de dégâts. Certains pays qui, comme la Belgique, ont obtenu de bons chiffres de vaccination, ont payé cher leur insouciance estivale. Ce fut le cas d’Israël cet été, qui a dû rétablir certaines restrictions telles que le port du masque, le rétablissement d’une jauge dans les magasins… ou la présentation obligatoire d’un certificat de vaccination ou test PCR négatif pour fréquenter hôtels, restaurants, musées ou bibliothèques.
En Belgique, bien que le virus recommence à circuler partout, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne (comme c’est par exemple le cas en Flandre). Et les précédentes vagues l’ont montré, il faut du temps avant que des mesures contraignantes ne produisent leur effet.