Pourquoi la troisième dose chez les seniors peine à décoller à Bruxelles et en Wallonie
De nombreuses lacunes sont pointées du doigt concernant l’organisation de la troisième dose de vaccination. Les régions vont d’ailleurs renvoyer un courrier aux principaux intéressés, le premier étant jugé trop proche de la convocation pour la première dose.
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Publié le 28-10-2021 à 11h37 - Mis à jour le 01-11-2021 à 20h17
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La vaccination concernant la troisième dose chez les seniors bat de l'aile à Bruxelles et en Wallonie. Contrairement à la Flandre qui présente un taux supérieur à 70% chez les plus de 65 ans, le taux de couverture dans la région wallonne et la capitale ne décolle pas vraiment. La première cause de ce retard serait liée à la communication des autorités.
"Il faut être clair sur le fait que c'est une dose de rappel, pointe du doigt Sabine Stordeur, co-responsable de la task force vaccination. Les régions vont d'ailleurs lancer une invitation écrite car le premier envoi était trop proche de la première convocation, elle n'était donc pas assez différenciée. On va ré-inviter les personnes à aller recevoir leur troisième dose, il y a eu pas mal de confusion et des gens pensaient que c'était une erreur. Certains avaient l'impression d'être ré-invités pour la première dose. On va davantage spécifier que c'est un rappel. Un courrier explicatif par rapport au CST sera également envoyé directement au domicile dans le but de fluidifier la communication".
Pour les seniors vaccinés au mois de mai, leur convocation pour la troisième dose devrait arriver durant les mois de novembre et décembre. Pour le moment, la troisième dose concerne surtout les résidents dans les maisons de repos. "On a ouvert le petit robinet, le plus gros sera ouvert dans quelques jours. Il faut également savoir que certains seniors sont également immunodéprimés donc ce n'est pas toujours évident de distinguer les indications précises pour ces deux sous-groupes. En tout cas, pour les deux inclus, 515.000 troisièmes doses ont été administrées. Chez les immunodéprimés, 235.000 personnes ont reçu leur dose de rappel (sur les 340.000 à être convoqués), ce qui représente une couverture vaccinale de 68% (dont 80% en Flandre, 53% en Wallonie et 32% à Bruxelles)", poursuit-elle.
La troisième dose au menu de la réunion de la Task Force vaccination ce jeudi
Et selon Yves Van Laethem, à peine plus d'un quart des Bruxellois visés par la troisième dose l'ont bien reçue contre un peu plus de 40% en Wallonie et 80% en Flandre. Pour expliquer ces différences, de nombreuses lacunes sont pointées du doigt concernant l'organisation de la troisième dose de vaccination. "L'idée de base, c'était que tout le monde allait recevoir une convocation pour sa troisième dose, en tout cas chez les plus de 65 ans et les immunodéprimés. Chez les personnes âgées, on sait que ces taux sont encore plus faibles dans la partie francophone du pays. Beaucoup de seniors ne savent en effet pas qu'ils peuvent aller se faire vacciner sans convocation, tout le monde n'est pas au courant et c'est un vrai problème", note le virologue.
Une situation parfois chaotique qui se fait ressentir dans les cabinets des médecins généralistes.
"On reçoit tout le temps des questions là-dessus, les gens sont perdus, constate chaque jour le docteur Thomas Orban. On voit que les convocations ne suivent pas tout le temps, certains ne reçoivent pas la leur par exemple. D'autres attendent sagement qu'elles arrivent alors que les plus de 65 ans peuvent aller se faire vacciner sans convocation. Au vu de la situation épidémiologique actuelle, il faudrait mettre le paquet niveau communication".
Pour le porte-parole interfédéral Covid-19, il faut désormais renvoyer un courrier de rappel aux principaux concernés et relancer une campagne de communication sur l'importance de recevoir sa troisième dose. "On voit que du côté des autorités, rien n'est fait et il devient nécessaire plus vite dans l'administration de cette dose de rappel, virale pour mettre à l'abri nos seniors. Je vois des pubs pour Dash mais pas pour la troisième dose de vaccin alors que c'est primordial pour assurer la protection des seniors dont l'immunité contre le covid est en chute. A part les conférences de presse, il n'y a plus de message public et ciblé envers ces populations, on note un manque très clair de pédagogie et de sensibilisation".
La question du manque de sensibilisation autour de cette dose de rappel et des moyens à accorder pour amplifier sa publicité seront d’ailleurs au programme de la réunion de la Task Force vaccination ce jeudi soir.