Monde de la nuit, obligation vaccinale, télétravail...: le Kern approuve plusieurs points, d'autres doivent encore être tranchés par le Codeco
Le comité de concertation est avancé à mercredi. Des mesures plus strictes sont à attendre, notamment sur le Covid Safe Ticket.
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Publié le 15-11-2021 à 22h03 - Mis à jour le 16-11-2021 à 20h26
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La fuite du rapport du Gems, et surtout son contenu, a jeté un froid ce lundi matin. Les mesures préconisées par les experts chargés de conseiller le gouvernement constituent un solide tour de vis, même par rapport aux récentes expressions publiques des politiques et experts. Ces derniers recommandent la fermeture du monde de la nuit (discothèques, soirées étudiantes, etc.) et des salles de sport pour un mois. D'autres mesures figurant dans le rapport : le port du masque requis dès 9 ans, le télétravail obligatoire mais aussi un élargissement du Covid Safe Ticket, qui ne serait plus suffisant mais devrait être couplé au port du masque, ou à un test PCR.
Quelques heures plus tard, le Premier ministre a annoncé l'avancement de la réunion du Comité de concertation, prévue initialement vendredi, à mercredi 14 h 30. Selon le "16", il ne faut y voir aucun lien avec le contenu du rapport. "Les agendas le permettent. Et nous devons casser la courbe des contaminations. Chaque jour de pris est un jour de pris en termes de mesures."
Le conseil des ministres restreint (kern) s'est réuni lundi soir. La proposition du Gems de fermer le monde de la nuit a reçu une réponse glaciale. La nécessité d'un "CST +" semble préférée à une fermeture pure et simple. Il s'agit de réclamer une ventilation adéquate et/ou le port du masque en plus du CST classique. Des tests seraient réclamés même aux personnes vaccinées pour accéder à ces événements, par exemple à l'arrivée sur place. Les discussions sont ouvertes sur le type de tests. Frank Vandenbroucke (Vooruit), ministre de la Santé, espère obtenir des conditions d'ouverture plus restrictives. "Les propositions du Gems ont été revues avec plus de souplesse pour tenir les mesures à long terme", indique une source bien informée.
"On a soufflé le chaud et le froid ces dernières semaines. Quelques jours après le dernier Codeco, Frank Vandenbroucke est sorti dans la presse pour dire qu'il fallait des mesures plus strictes, tandis qu'Alexander De Croo(Open VLD)est davantage dans la temporisation", pointe une source fédérale. "Mais avec la pression qui émane des hôpitaux, agir est indispensable pour éviter un scénario néerlandais", à savoir un confinement partiel.
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Alternative à une fermeture
Certains, au sein du Codeco, envisagent d'aller plus loin que le CST +. Des mesures inspirées du modèle allemand de pass sanitaire seront mises sur la table. Cette règle dite des "3G" est vue comme une alternative à une fermeture pure et simple de certains secteurs comme le monde de la nuit. Ce système doit permettre de trier la population dans les espaces publics, selon qu'ils sont vaccinés, guéris ou simplement qu'ils ont un test Covid négatif. Actuellement, en Belgique, le CST permet l'accès à certains événements et lieux (restaurants, bars, etc.) aux personnes qui peuvent prouver leur vaccination complète, fournir un test PCR négatif ou un certificat de rétablissement. En Allemagne, cela correspond au modèle des 3G : geimpft, genesen ou getestet, (vacciné, guéri ou testé). Plusieurs États fédérés allemands ont introduit une gamme de pass sanitaires selon le type d'événement. Les propriétaires d'établissements non essentiels (restaurants, musées, cinémas, salons de coiffure, etc.) peuvent ainsi choisir d'appliquer la 2G (vacciné ou guéri) ou la 3G, voire la 3G + (avec un test PCR négatif en plus de la preuve de vaccination). Certains États allemands envisagent d'aller plus loin et de passer à la 1G. Les lieux sont alors accessibles uniquement aux vaccinés.
Frank Vandenbroucke a été le premier à introduire cette philosophie en déclarant dimanche que, pour maintenir les discothèques ouvertes, le CST ne suffirait plus. Le ministre de la Santé juge que les discothèques ne devraient admettre que des personnes vaccinées, lesquelles devraient en plus se faire tester à l'entrée. Selon les normes allemandes, cela correspond un modèle 1G +. Plusieurs membres du gouvernement, notamment du côté d'Écolo et du MR, sont réticents à cette perspective. Ils privilégient une solution sans exclure les non-vaccinés, avec plus de tests rapides. "Il n'y a pas de consensus au gouvernement fédéral, mais ce n'est pas pour autant enterré pour le Codeco. La position des Régions sera déterminante mercredi", souligne une source politique. Cette stratégie semble s'inscrire dans une perspective d'augmenter au maximum le nombre de vaccinés, même si cela n'a jamais été le motif officiel invoqué pour la mise en place du pass sanitaire. "Lier uniquement le vaccin au CST, c'est juste pour pousser à la vaccination. Et ça, je ne le supporte pas car ce n'est pas le but primaire du CST. Le vaccin en lui-même ne suffit pas à interrompre la transmission", avertit Yves Van Laethem, porte-parole interfédéral Covid-19.
Les deux autres gros débats de ce mercredi devraient porter sur la question du port du masque pour les enfants et le télétravail. Lors du kern, la piste privilégiée tendait vers un télétravail obligatoire, mais à temps partiel. La proposition de trois ou quatre jours de télétravail obligatoire est sur la table. Le Comité de concertation entérinera la décision.
Les soignants qui refusent le vaccin mis au chômage
Le kern s'est par ailleurs entendu pour imposer la vaccination aux soignants. Une période tampon débutera le 1er janvier au plus tôt, durant laquelle le personnel soignant pourra travailler à condition d'être capable de présenter une preuve de vaccination ou un test négatif daté de maximum 72 heures. Si elle n'est pas en mesure de le faire, la personne sera mise au chômage temporaire. Les soignants non vaccinés perdront leur agrément le 1er avril. Ils seront licenciés et tomberont dans le système classique du chômage, avec maintien des droits et calcul de l'ancienneté. Le texte doit toutefois encore passer par le Conseil d'État.