L’hôpital militaire va faire peau neuve d’ici 2030 et devenir un "hub médical"
Il aura un rôle clé en cas de crise. La ministre de la Défense confirme le projet.
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Publié le 16-11-2021 à 07h24 - Mis à jour le 16-11-2021 à 07h54
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Dans une dizaine d’années, un nouvel hôpital militaire pourrait sortir de terre sur son site historique de Neder-over-Heembeek, à Bruxelles.
On croyait le fleuron de la Composante médicale de la Défense moribond. Sa disparition pure et simple était parfois évoquée, il y a quelques années. Mais les attentats de 2016 et la crise du Covid ont changé la donne. Ces événements, lors desquels le personnel médical de l'armée a été largement déployé, "ont démontré la nécessité d'avoir un hôpital militaire ou, plus encore, un hôpital de gestion de crise à Bruxelles", commentait le chef de la Défense, l'amiral Michel Hofman, le 6 octobre, à l'occasion d'une rencontre avec la presse écrite.
"Pour répondre aux évolutions actuelles et à venir, l'hôpital militaire Reine Astrid (HMRA) de Neder-over-Heembeek se transformera à l'horizon 2030 en hub médical qui abritera entre autres un hôpital de crise et de gestion de catastrophes", annonce à présent la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder (PS), dans sa note de politique générale pour l'année 2022.
Les départements fédéraux en première ligne en cas de crise - Justice, Santé publique, Affaires étrangères ou police fédérale - sont associés à la réflexion, précisait le chef de la Défense, il y a six semaines.
Avec le monde civil
L'an dernier, la ministre faisait déjà savoir que "la construction d'un hub médical intégrant la fonctionnalité d'hôpital de crise [serait] étudiée". Le projet commence à prendre forme.
"Cette nouvelle plateforme médicale (medical hub) contribuera au soutien médical des forces armées en opérations via le déploiement de ressources médico-soignantes formées en opération ; développera des capacités d'expertise, de recherche, de formation et d'innovation utiles au fonctionnement de la Défense et de la société civile ; optimisera la prise en charge des patients ; et poursuivra l'intégration dans l'offre civile de soins de son bassin", développe la ministre Dedonder dans sa note de politique générale.
On dépasse donc le cadre d’un hôpital militaire au sens classique du terme. Le HMRA fait d’ailleurs déjà partie, aujourd’hui, du réseau hospitalier belge et bruxellois et est le centre de référence pour les soins aux grands brûlés. Il réalise également des recherches scientifiques en partenariat avec le monde privé ou académique.
Lieu de stockage
Mais ces collaborations ne vont faire que s’accentuer à l’avenir, entre autres en matière de recherche et développement ou de formation dans certains secteurs de niche, comme l’indiquait l’amiral Hofman. Également en matière de revalidation physique et psychique puisque la médecine militaire est confrontée à des traumatismes que la médecine civile ne rencontre pas, ou peu.
La nouvelle infrastructure pourrait accueillir en son sein des partenaires civils et ainsi faciliter les interactions. Elle pourrait aussi servir de centre logistique pour du matériel médical, stocker certains médicaments (rôle de pharmacie) et accueillir le laboratoire militaire actuellement à Peutie.
La Composante médicale compte 1 269 militaires (réservistes compris) et civils, précise la ministre de la Défense dans une réponse parlementaire récente. Bien en deçà du cadre prévu de 1 856 postes. Environ la moitié des fonctions sont d'ordre médical (il y a par exemple 103 médecins, 33 kinésithérapeutes et 284 ambulanciers).
Dans l'attente du futur hôpital militaire, la Composante va réceptionner prochainement son nouvel hôpital de campagne de rôle 2 (c'est-à-dire qui peut être déployé en opération), une capacité que la Défense avait perdue il y a une dizaine d'années, faute d'investissements.