"Tant que le bon sens ne sera pas revenu, la mobilisation se poursuivra": le personnel soignant durcit le ton contre le vaccin obligatoire
Dès ce lundi, les syndicats mobilisent et informent, avant la journée d’action du 7/12.
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Publié le 21-11-2021 à 19h53 - Mis à jour le 21-11-2021 à 20h04
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Alors qu'aucun consensus n'existe concernant la vaccination de l'ensemble de la population, le gouvernement fédéral est parvenu à un accord vendredi, après 13 heures de débats, sur les modalités de la vaccination obligatoire pour le personnel soignant.
Les travailleurs qui ne seront pas vaccinés le 1er avril ne seront finalement pas licenciés, mais la suspension de leur contrat pourra être prolongée, sans revenus de remplacement. Pas de quoi apaiser la colère des représentants du personnel.
Les syndicats voient rouge. Ils estiment inconcevable de risquer de voir se déplumer encore un peu plus des équipes déjà très incomplètes. Les conséquences sur la charge de travail du personnel en place et, in fine, sur la qualité des soins sont, pour eux, inacceptables.
Pendant toute cette semaine, les organisations syndicales qui ont par ailleurs déposé des préavis de grève, organiseront des actions d’information et de mobilisation de tous les secteurs concernés par l’obligation de vaccination. Des rassemblements pourraient avoir lieu dans différents hôpitaux. Et un mot d’ordre est d’ores et déjà lancé pour une première journée d’action, le 7 décembre prochain.
"Qui, au chevet du patient?"
"Si le personnel non vacciné est suspendu, qui ira au chevet du patient ? Les cadres ou les ministres eux-mêmes ?", s'insurge Véronique Sabel, secrétaire nationale de la CSC Services publics. Elle fulmine. Pour elle, l'accord intervenu vendredi est indécent. "Tant que le bon sens ne sera pas revenu, la mobilisation se poursuivra", prévient-elle.
Sur le fond, elle ajoute : "Pourquoi lier le fait de ne pas être vacciné à une sanction ? N'y a-t-il pas d'autre moyen pour sensibiliser cette profession, qui est sur le pont depuis deux ans, qui est épuisée et alors qu'il y a une pénurie de personnel ?" Et elle évoque de nombreuses démissions déjà intervenues dans le secteur, et qui s'ajoutent aux cas de burn-out ou autres congés de maladie.
"D’ailleurs, s’il n’y a pas de prise en charge des patients, quid de la responsabilité en cas de décès ? Le gouvernement sera-t-il sanctionné et les ministres suspendus ?"
"Pas de politique ici"
Pour la représentante du syndicat chrétien, satisfaire la majorité politique prime aujourd'hui sur la réalité de terrain. Et de lancer : "Nous ne sommes pas écoutés, mais on n'est pas en train de faire de la politique ici ! Est-ce si difficile de reconnaître qu'ils se sont trompés ?"
Les étudiants aussi
En attendant, le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit), a apporté une précision importante, devant les caméras de RTL-TVI. "La règle concernant la vaccination obligatoire est valable pour les étudiants, ils sont assimilés au personnel de santé."
Certificat automatique
Depuis le 3 novembre, toute personne présentant des symptômes légers peut procéder à une autoévaluation sur www.masante.belgique.be et, si nécessaire, générer immédiatement un code d’activation pour faire un test de dépistage gratuit dans une pharmacie ou un centre de test.
Les salariés à qui l’outil conseille de se faire tester recevront désormais automatiquement un certificat d’absence pour leur employeur.
Le but de la mesure est de réduire la pression sur les médecins généralistes et d’empêcher les salariés contaminés de se rendre sur leur lieu de travail. Entrée en vigueur vendredi, elle expirera le 28 février prochain. Pendant cette période, un salarié pourra s’absenter trois fois maximum de son travail pour un test en utilisant l’outil d’autoévaluation.