Vaccination, mesures sanitaires... Comment éviter que les discussions ne déchirent les familles à Noël ?
Face aux tensions que provoque l'actualité sanitaire, les discussions autour de la table de Noël pourraient vite tourner au pugilat. Comment faire en sorte que le réveillon reste un moment de retrouvailles ? Témoignages.
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Publié le 23-12-2021 à 15h10 - Mis à jour le 23-12-2021 à 17h25
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Cette année encore, le Covid-19 s’invitera à la table des réveillons de fin d’année. Après avoir joué les trouble-fêtes en 2020, la quatrième vague et l’arrivée du variant Omicron viennent encore perturber les festivités. Mais, plus encore que l’année précédente, la société semble divisée. Les sujets de tensions ne manquent pas : vaccination obligatoire, mesures sanitaires qui s’éternisent… Ces pommes de discorde pourraient bien se trouver sur votre table des fêtes, risquant même de déchirer les familles. Comment dès lors éviter que les discussions ne tournent au pugilat ?
La Libre a interrogé ses lecteurs pour comprendre comment ils vivent cette période initialement festive. Une bonne partie d’entre vous reconnaît que les familles sont déchirées autour des questions sanitaires. Au point, parfois, de transformer les retrouvailles en un moment redouté.
“Ne pas en parler”
Nicolas, quarante ans, n'y va pas par quatre chemins. Il constate que sa famille se déchire autour de la question sanitaire, et appréhende la tablée de Noël. Sa solution est simple, du moins en théorie : "Le sujet sera tabou. Il vaut mieux ne pas en parler", indique-t-il. Idem pour Luc, 81 ans, qui reconnaît que les tensions mais ne redoute pas les retrouvailles. "On a convenu de ne pas parler du tout du vaccin, du pass sanitaire, ou même du virus, pendant les réunions familiales pour éviter des 'clashs'. Il y a suffisamment de sujets conviviaux, agréables, culturels, amicaux à partager pour ne pas tomber dans le piège de l'actualité sanitaire".
Pourtant, cette proposition semble difficile à respecter. Comment passer sous silence ce qui occupe notre vie quotidienne depuis deux ans ? Peu importe le sujet abordé, le coronavirus n'attend jamais très longtemps avant de montrer le bout de ses pics. Ce que Marie, 29 ans, préfère anticiper : "J'éviterai au maximum les sujets qui fâchent mais si ces sujets s'invitent malgré tout, nous veillerons à recevoir les remarques de l'autre avec bienveillance, sans chercher à le contredire ou le raisonner, mais simplement l'écouter".
Difficile pourtant de laisser passer des propos incorrects ou inaudibles pour certains. C'est en tout cas l'avis de Sophie, 38 ans, qui voudrait éviter le sujet à table : "Les opinions de certains sont trop tranchées et pas assez ouvertes à ce que pensent les autres", regrette-t-elle.
Chez Thierry, la situation de conflit s'est réglée d'elle-même, même si elle conduit à l'exclusion. "Un membre de notre famille est antivax et il a décidé lui-même de ne pas se joindre à nous car il craint que nous, les 'injectés', ne le contaminions", raconte ce quinquagénaire.
Réunir la famille, malgré tout
La gestion de ce type de situation s’avère bien complexe. C’est aussi le cas chez Laura. Depuis quelques mois, les tensions s’accumulent entre cette jeune trentenaire et sa mère autour de la situation sanitaire. C’est que leurs positions sont diamétralement opposées : Laura attend avec impatience sa troisième dose de vaccin, tandis que sa mère dénonce la dictature sanitaire et accuse le gouvernement de trafiquer les chiffres.
Le discours a rapidement viré au complotisme. Ses positions font figure d'exception dans la petite famille et pourrait doucement la conduire à l'isolement, ce que redoute Laura. La fin d'année sera malgré tout une période des retrouvailles. "Mes grands-parents adhèrent globalement aux mesures, ils ont déjà reçu leur troisième dose de vaccin. Ma mère, de son côté, refuse même de porter le masque pour aller les voir". Les discussions animées ont laissé place à la résignation, ou à l'art subtil de l'évitement. C'est cette dernière stratégie qui devrait prévaloir lors des fêtes de fin d'année. "Malgré mes deux doses de vaccin, j'ai récemment contracté le Covid. J'osais à peine en parler à ma maman car je savais que cela allait lancer le moulin à paroles et alimenter ses théories sur la crise sanitaire. Plus personne n'ose lui en parler, y compris mes grands-parents. Chaque réunion de famille se fait sous tension", regrette la jeune trentenaire. "Nous sommes une petite famille, nous allons quand même nous réunir, Noël reste un moment de fête. Disons qu'il faudra s'armer de beaucoup de tact".