Marius Gilbert, ému aux larmes : "Les marchandages politiques aboutissent à des absurdités" (Vidéo)

L'épidémiologiste n'a pas pu cacher son émotion suite aux décisions du Comité de concertation. Selon lui, le politique "perd de semaine en semaine sa légitimité dans la gestion opérationnelle de cette crise".

M.R.
Marius Gilbert, ému aux larmes : "Les marchandages politiques aboutissent à des absurdités" (Vidéo)
©JC GUILLAUME

Les réactions ont été vives à la suite du Comité de concertation de ce mercredi 22 décembre. Le secteur culturel, très impacté par les mesures prises par les autorités, a immédiatement fait part de sa colère: "C'est inacceptable et incompréhensible !" Interrogé sur les ondes de La Première, l'épidémiologiste Marius Gilbert (ULB) a expliqué partager totalement le désarroi des acteurs culturels. "Par rapport à Omicron, le GEMS avait fait des recommandations pour qu'on se tienne prêt au cas où la transmission remontait, mais les experts ne parlaient pas de mesures comme la fermeture culturelle actée hier", a commencé le scientifique. "Je comprends la colère du secteur culturel car il y a vraiment une rupture de confiance par rapport à un contrat implicite qui est passé entre les citoyens et le gouvernement, qui est que les mesures qu'on va leur imposer soient nécessaires et proportionnées. (...) Or on se retrouve face à une mesure qui a toutes les apparences de l'arbitraire complet. Je ne suis pas étonné que l'on considère que l'on est face à un gouvernement maltraitant, qui ne joue plus son rôle et qui perd de semaine en semaine de sa légitimité dans la gestion opérationnelle de cette crise."

Selon M. Gilbert, la "rupture de confiance" vis-à-vis du politique concerne tant la population que les experts. "De semaine en semaine, ils essaient de dessiner une politique sanitaire cohérente avec un ensemble de mesures cohérentes. De semaine en semaine, leurs rapports sont détricotés par les marchandages politiques qui aboutissent à des absurdités dont tout le monde a conscience: cette absurdité de fermer les écoles une fois que la transmission a rediminué. Qui est dupe que c'est le résultat d'un marchandage et que ça n'a pas tellement de sens ? (...) La rupture de confiance est totale !"

L'épidémiologiste a eu du mal à cacher son émotion. "Je suis ému parce que je ne pense pas qu'ils se rendent compte que ce marchandage politique qui a lieu lors des Codeco est occupé à avoir des conséquences délétères sur la confiance et au final sur la cohésion sociale", a-t-il poursuivi sur La Première. "Il ne faudra pas s'étonner si, dans une semaine, on retrouve aux côtés de l'extrême droite les acteurs culturels, du personnel soignant, tous les secteurs qui se sentent maltraités par la manière dont la crise est gérée."

Dans une interview donnée à La Libre il y a deux semaines, Céline Nieuwenhuys, membre du Gems avait déjà reproché "l'absence de sens" dans les décisions prises en Codeco. "C'est un véritable problème pour l'adhésion de la population", avait expliqué la Secrétaire générale de la Fédération des Services Sociaux. Et d'ajouter : "Le problème n'est pas le Gems mais ce que le politique en fait, de quelle manière il s'en distingue ou comment il délègue une partie de sa responsabilité."

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