Pourquoi Omicron flambe à Bruxelles mais pas dans les autres grandes villes
Bruxelles paie son statut de ville cosmopolite, mais aussi (et encore) son faible taux de vaccination.
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- Publié le 07-01-2022 à 20h38
- Mis à jour le 09-01-2022 à 12h12
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À la date du 7 janvier, un quart des contaminations au coronavirus enregistrées en Belgique l’était sur le territoire bruxellois. Ce constat, sans appel, vient marquer une rupture avec la vague précédente, provoquée par le variant Delta. Lors de la reprise épidémique qui avait lancé la quatrième vague, c’était dans les provinces de Flandre (Flandre occidentale principalement) que l’on notait les plus hauts taux d’incidence. Par exemple, le 22 novembre, au plus fort de la quatrième vague, le taux d’incidence bruxellois s’élevait à 989 contaminations pour 100 000 habitants. Il s’élevait à 2 244 en Flandre occidentale, 1 821 en Flandre orientale, 1 778 dans le Limbourg, ou encore 1 687 dans la province d’Anvers. Au sud du pays, la province de Namur enregistrait l’incidence la plus forte avec 1 545, suivie du Luxembourg (1 413) et puis de Liège (1 305).
Deux fois moins de boosters à Bruxelles
Rien à voir avec la situation actuelle, où le taux d’incidence bruxellois est deux fois supérieur à celui des provinces flamandes.
La transmission du variant a évolué. On l'a dit, Omicron est bien plus virulent que Delta. Mais le comportement des citoyens a également changé. "Durant la vague précédente, nous avons constaté une incidence élevée dans les zones plus rurales. Cela était dû, entre autres, à la multiplication des contacts entre les personnes dans ces régions, notamment en Flandre, où l'on ressentait, en septembre-octobre, l'impression que le virus était derrière", analyse Geert Molenberghs, biostatisticien à l'UHasselt et membre du Gems, le groupe d'experts qui conseille le gouvernement fédéral.
La vaccination explique également les chiffres actuels. En effet, la capitale accuse toujours un taux de vaccination plus faible par rapport aux autres régions, y compris pour l'administration des boosters. 46 % des Flamands ont reçu leur dose supplémentaire, contre 37 % en Wallonie, et seulement 24 % à Bruxelles. "Mais si l'on regarde le schéma de vaccination de base (que l'on peut considérer comme une indication de la volonté de se faire vacciner), nous voyons une nette différence entre Bruxelles (59 %), Anvers (71 %) et Gand (78 %), mais moins avec Liège (59 %) et Charleroi (64 %)", souligne l'expert. Cela ne saurait donc pas tout expliquer.
Les voyages comme moteur
Un coup d’œil à l’étranger permet de mieux comprendre le développement de ce nouveau variant.
Dans les autres pays occidentaux, ce sont bien les grandes villes cosmopolites qui servent de moteur à sa propagation (Paris, New-York, Londres, etc.), notamment à cause de la proximité des contacts (dans les transports en commun, par exemple) et de la population, souvent plus jeunes.
Les nombreux échanges avec l’étranger vont également faciliter la propagation du virus. Et Bruxelles montre, à ce titre, un "indice de voyage" supérieur aux autres villes du pays.
