Face à l’explosion Omicron, la Belgique se prépare à la paralysie
Le pays risque-t-il la paralysie, provoquée par la mise à l’isolement des personnes contaminées et les nombreuses quarantaines ? L’hypothèse est en tout cas prise au sérieux.
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Publié le 09-01-2022 à 20h43 - Mis à jour le 10-01-2022 à 09h58
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Les courbes des contaminations devraient continuer de grimper dans les prochains jours, avec la croissance exponentielle annoncée du variant Omicron. Selon les chiffres de Sciensano publiés par le cabinet du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit), 23,78 % des tests réalisés au courant des sept derniers jours étaient positifs, soit 124 948 sur les 525 471 réalisés entre le 30 décembre et le 5 janvier. Cet indicateur a plus que doublé en trois semaines.
Après un pic atteint la première semaine du mois de décembre, le taux de positivité avait amorcé une descente pour atteindre 12,6 % la semaine du 13 au 19 décembre. Un test sur huit présentait alors un résultat positif. Depuis, il affiche une constante hausse.
Le taux observé ce week-end ne présente cependant pas un record. Selon les chiffres de Sciensano, le maximum a été atteint fin mars 2020, ou près d’un test sur trois était alors positif (32,7 %). Nous étions alors en pleine première vague. Pour retrouver des valeurs similaires à celles atteintes ces derniers jours, il faut remonter à la fin du mois d’octobre 2020.
Se préparer à la paralysie du pays
Le pays risque-t-il la paralysie, provoquée par la mise à l'isolement des personnes contaminées et les nombreuses quarantaines ? L'hypothèse est en tout cas prise au sérieux. Le Centre national de crise se penche sur plusieurs scénarios pour anticiper le blocage de nombreux secteurs, dont le secteur hospitalier. C'est ce qu'a indiqué le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit) invité sur les plateaux dominicaux. "Il faut espérer le mieux, mais se préparer au pire", commentait-il. Le centre de crise réalise un monitoring des secteurs et infrastructures critiques - soins, transport, sécurité, énergie, eau, alimentation, finances, etc. - afin d'assurer leur continuité. Des plans à court terme sont en préparation pour ce mois-ci et le début du mois prochain afin de disposer de "diverses formes de flexibilité d'urgence", a pour sa part expliqué le Premier ministre Alexander de Croo (Open VLD) sur VTM.
Ce "scénario du pire" prévoit 125 000 contaminations par jour, comme l’avait évoqué le virologue Steven Van Gucht lors de la conférence de presse du dernier Codeco. Ce pic devrait intervenir vers la mi-janvier.
Les hôpitaux se préparent également à faire face à la hausse attendue des hospitalisations. Selon le ministre de la Santé, un cadre d’action devrait être prêt dans les jours qui viennent. Il s’attachera aux transports entre les hôpitaux, à la coopération entre les hôpitaux et les maisons de repos, etc. La Défense a été appelée à la rescousse et la ministre de tutelle, Ludivine Dedonder (PS), y a répondu favorablement.
Aux yeux du ministre et des scientifiques qui conseillent les autorités, la priorité est un ralentissement de la propagation du virus. "Il y a cette idée aujourd'hui que l'on peut laisser aller. Au contraire, il faut être vigilants et ralentir la vague au maximum. Sinon, cela risque d'être très difficile voire impossible à gérer", a ajouté M. Vandenbroucke.