"Une vraie catastrophe", "On va rester dans notre bunker ?", "Un résultat final plutôt positif": le baromètre corona ne fait pas l'unanimité
Les bars et restaurants pourront fermer plus tard et la culture est satisfaite
Publié le 21-01-2022 à 22h19 - Mis à jour le 22-01-2022 à 11h07
"Le baromètre est une vraie catastrophe", lance, remonté, Fabian Hermans, porte-parole de la Fédération Horeca à Bruxelles. S'il n'était pas contre l'idée de base, il estime que les conclusions tirées par les autorités sont contre-productives. "On commence directement dans le rouge. On est contents de pouvoir fermer à minuit plutôt que 23 h mais on est dégoûtés par ce qui est mis en place à côté", lance-t-il. "Les boîtes de nuit sont fermées depuis 11 mois, elles ont pu ouvrir six semaines en 2021. 2022, elles resteront fermées alors ? Alors que la France, l'Espagne, l'Italie… tous les pays ouvrent. On va rester dans notre bunker ? Ce n'est pas du tout cohérent !", s'emporte-t-il. "On veut bien s'adapter, prendre des mesures, procéder à des tests à l'entrée des boîtes de nuit… mais on ne veut plus de fermetures", ajoute-t-il.
Effectivement, si les bars et restaurants peuvent fermer à minuit tout en conservant les règles sanitaires actuelles, les boîtes de nuit ne voient pas de changement, peu importe le fait que le baromètre, qui entre en application le 28 janvier, soit en code jaune, orange ou rouge.
Les cinémas plutôt satisfaits
Président de la Fédération des cinémas de Belgique, qui représente les gros exploitants de salles, Thierry Laermans était plutôt satisfait, vendredi soir. "On n'a jamais été contre le principe d'un baromètre ; on a toujours participé aux négociations. Et le résultat final est plutôt positif pour les cinémas puisque, même dans la phase rouge, on pourra remplir les salles à 70 % et même 100 %, moyennant la preuve d'une bonne qualité de l'air", réagit-il. "Le grand bémol, c'est qu'on n'a pas obtenu de mesures d'aides automatiques accolées aux différentes phases du baromètre. À cause de la structure étatique de la Belgique, il a été impossible d'automatiser ces aides. On refait donc appel aux différents gouvernements pour débloquer des aides d'urgence pour le secteur", plaide M. Laermans, arguant qu'après 15 mois de fermeture, certaines salles ont la tête sous l'eau…
Alors que, jeudi, le secteur culturel avait rejeté en bloc le dernier projet de baromètre qui lui avait été soumis, vendredi, à l'issue du Codeco, Françoise Havelange, secrétaire générale à la Fédération des employeurs des arts de la scène (Feas), estimait que le secteur "a été entendu". "Il y a une vraie gestion de risque : le gouvernement a enfin pris la mesure qu'il devait rouvrir les lieux de culture de manière raisonnable." Pour elle, rouvrir à 70 % de capacité, voire 100 % s'il y a de bonnes conditions de ventilation, est "raisonnable", même si "tous les lieux ne pourront pas rouvrir (concerts debout, culture indépendante…)". La ministre de la Culture Bénédicte Linard (Écolo) a, elle, annoncé une réunion ce lundi afin de "de tirer le meilleur de ce baromètre, déterminer les mesures de soutien qui restent nécessaires et poursuivre ensemble vers plus de culture".