Les soins intensifs se vident malgré Omicron: quel est le profil des patients qui s'y trouvent actuellement ?
La vague Omicron diffère des précédentes. C'est dans les hôpitaux que cette différence est la plus marquée.
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Publié le 24-01-2022 à 21h13 - Mis à jour le 25-01-2022 à 09h48
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La vague Omicron diffère des précédentes et c'est dans les hôpitaux que la distinction est la plus marquée. Il existe en effet une réelle dissociation entre l'explosion des contaminations et les admissions à l'hôpital. Les soins intensifs, eux, continuent à se vider. Selon le dernier bulletin épidémiologique publié par Sciensano, le nombre de lits en soins intensifs occupés a diminué de 11% entre le 14 et le 21 janvier. Une tendance observée dans la plupart des hôpitaux du pays. Deux choses peuvent expliquer ce phénomène : la vaccination et la nature du variant Omicron.
Les formes graves évitées par les vaccins
"On a beaucoup moins de patients qui descendent aux soins intensifs par rapport aux vagues précédentes", observe le Dr. Benoît Debande, directeur général administratif et financier du Chirec. Selon lui, une chose est assez claire : les patients qui vont aux soins intensifs sont "presque tous" non vaccinés. "Sur les 11 patients qui y sont actuellement, dix ne sont pas vaccinés", souligne-t-il. Le phénomène est moins marqué au CHC de Liège, ou la part des vaccinés et des non vaccinés aux soins intensifs est assez équilibrée.
Pour le Dr. Philippe Devos, intensiviste dans l'établissement liégeois, les vaccins ont contribué à éviter les formes graves. "On le sait, la vaccination protège toujours à 90% du risque d'aller aux soins intensifs avec Omicron, comme avec les autres variants. C'est la bonne nouvelle : il n'y a pas de perte d'efficacité du vaccin pour les formes graves", explique le médecin. "Mais il y a encore 10% de risques d'aller aux soins intensifs pour les vaccinés". Il insiste toutefois : "Les 10% de non vaccinés dans la population belge représentent 50% des admissions dans mon service".
Le profil des patients nécessitant des soins intensifs n'aurait quant à lui pas changé entre le début de la crise et la vague Omicron. "C'est à peu près toujours les mêmes profils : des jeunes en obésité, des personnes plus âgées avec comorbidités", explique le médecin.
Moins de complications
Outre la vaccination, le variant Omicron provoquerait moins de formes graves de la maladie. "Comme il n'atteint pas les poumons, il semble donner moins de complications nécessitant les soins intensifs", remarque le Dr. Philippe Devos. "Avant, 25% des hospitalisés terminaient aux soins intensifs. Désormais, on est aux alentours de 10%", explique le médecin. Selon lui, cela signifie également que même lorsque les lits se remplissent dans les hôpitaux, la pression sur les soins intensifs reste moins importante. "C'est tant mieux", se réjouit-il.
Le médecin souligne également une autre bonne nouvelle au niveau de la gravité des cas. "On a moins de gens que l'on doit mettre dans le coma ou sous respiration artificielle. Et beaucoup moins de morts". Une situation qui permet aux équipes de pouvoir travailler dans des conditions plus favorables qu'au début de la pandémie, malgré les difficultés liées à l'absentéisme. "Ce n'est pas la même charge de travail que lors de la 2eme vague qui était la plus éprouvante", conclut-il.