Pollution à Zwijndrecht: des organisations attaquent la Flandre en justice, pour n'avoir pas informé le citoyen

Plusieurs associations ont lancé des actions en justice.

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Pollution à Zwijndrecht: des organisations attaquent la Flandre en justice, pour n'avoir pas informé le citoyen
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Plusieurs associations de défense de l'environnement ont annoncé mercredi aller en justice contre les autorités flamandes, l'agence flamande de gestion des déchets Ovam ainsi que Lantis, la société de droit public qui gère le chantier Oosterweel, pour la pollution au PFOS autour du site de l'entreprise 3M à Zwijndrecht. Il s'agit du Bond Beter Leefmilieu, de Greenpeace, BioForum (fédération de l'agriculture bio) et Velt.

"Bien que les trois parties soient au courant depuis 2017 de la pollution et de ses conséquences potentielles pour l'environnement et la santé des habitants, elles se sont abstenues d'informer la population. Les autorités ont ainsi négligé leur devoir d'information et de soin, et les droits humains", communiquent mercredi les organisations dans une déclaration commune.

La commission d'enquête du Parlement flamand sur la pollution aux substances per- et polyfluoroalkylées a tenu ses dernières auditions lundi. Elle rendra son rapport final un peu plus tard que prévu, a indiqué mercredi l'élu socialiste qui la préside, Hannes Anaf (Vooruit). Initialement, les députés visaient la fin janvier, mais ce serait finalement le 18 mars, au plus tard, selon un nouveau délai approuvé unanimement par les membres de la commission d'enquête.

Hannes Anaf indique que les dernières auditions ont apporté des éléments qui nécessitent de demander des documents supplémentaires. Chaque personne venue témoigner en commission d'enquête aura aussi le temps de lire le procès-verbal de la séance et de formuler des remarques.

Entre-temps, il semble établi pour de nombreux observateurs qu'il y a eu des occasions manquées en 2017. Les associations qui se liguent mercredi pour accuser la Flandre font référence aux rapports du toxicologue Jan Tytgat, qui ont été remis à la BAM (Lantis) et ont atterri aussi à l'Ovam et dans différents cabinets ministériels. Le toxicologue y conseillait de ne pas consommer ni œufs ni légumes de production locale dans les environs de l'usine 3M, d'éviter de laisser les enfants jouer dans le sable ou encore de faire attention avec l'eau pompée localement.

"On a perdu des années: la santé du citoyen a été mise en danger inutilement longtemps, et les premières bêches ont travaillé le sol", regrettent les associations. Selon elles, les habitants auraient dû être informés dès 2017, et c'est là que les autorités sont fautives.

Le ministre Ben Weyts et l'ex-ministre Joke Schauvliege, tous deux impliqués dans ce dossier à l'époque, ont rejeté en commission d'enquête toute intention d'étouffer l'affaire.

Les associations demandent un euro de dommage moral et souhaitent, disent-elles, "pousser les autorités vers un devoir d'information actif". "Les rapports, publications, initiatives en cours et recherches devraient tous être renseignés au citoyen de manière proactive".

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