Yves Van Laethem: "Les quarantaines vont disparaître dans les semaines qui viennent"
Invité de l’émission "Il faut qu’on parle" sur DH Radio ce jeudi, Yves Van Laethem est revenu sur la crise du Covid en Belgique. CST, obligation vaccinale, stratégie de testing, Novavax, … Le porte-parole a répondu à toutes les questions.
- Publié le 17-02-2022 à 10h25
- Mis à jour le 22-02-2022 à 11h31
Cela faisait un petit temps qu’on n’avait plus entendu parler Yves Van Laethem. Et pour cause, le porte-parole interfédéral de Covid-19, donnait des cours depuis trois semaines en Afrique.
Alors, notre vie d’avant reviendrait-elle? "Petit à petit, notre vie d’avant revient. Et on peut espérer que ce soit de plus en plus le cas dans les semaines à venir."
Néanmoins, Maxime Binet a rappelé que le CST était toujours d’application. Devrait-on l’abandonner déjà maintenant? "Il le sera quand nous serons en code jaune. Au vu de la situation épidémiologique actuelle, on devrait y être dans les peu de semaines devant nous. Peut-être 2, 3 semaines. Il ne faut pas pousser l’histoire plus rapidement que son évolution naturelle", a répondu Van Laethem. "Par contre, le pass vaccinal, on n’est plus vraiment dans ce niveau-là."
Et si dans 4-5 mois, un nouveau variant apparaissait? "Il faut prendre le temps de préparer un certain nombre d’outils, d’analyser ce qu’on a mis en place et de ne pas tout laisser sur le bord de la route et s’en aller."
Yves Van Laethem est ensuite revenu sur l’obligation vaccinale: "Je n’ai jamais été vraiment pour", explique-t-il. "Et je le suis certainement beaucoup moins dorénavant dans le contexte actuel mais je pense que c’est un débat qui doit être mené jusqu’au bout pour que si on en a besoin à un moment, on puisse le sortir sans les mêmes errements. Mais ce débat est venu trop tard, tout comme le baromètre."
"Tout le monde, au point de vue des infectiologues et des épidémiologistes, craint la réapparition éventuelle d’un variant qui serait plus transmissible. Il est trop tôt pour dire que la guerre est gagnée. Ceci est une bataille de gagner", a déclaré le porte-parole interfédéral.
Stratégie de testing et quarantaine
En deuxième partie d’interview, Maxime Binet est revenu sur la stratégie de testing et tracing qui coûte très cher (NDLR: les tests coûtent 3 millions par jour). "Il n’est pas tenable de tester tout le monde dans les semaines et les mois à venir. Premièrement, pour une raison de travail. Deuxièmement, pour une raison de prix. On pourrait réévaluer le prix des tests, surfait, des contrats qui ont été signés à l’époque", a indiqué Van Laethem.
Faudra-t-il encore des quarantaines en cas de code jaune? "C’est une question importante parce qu’on n’a pas de quarantaine pour d’autres maladies infectieuses, comme la grippe par exemple. Je pense que les quarantaines vont là aussi disparaître dans les semaines qui viennent."
On ne pourra pas rester un îlot par rapport aux pays qui nous entourent au niveau des mesures
Le Codeco de mi-mars devrait annoncer le code jaune. Ne pourrait-on pas aller plus vite que la musique, s’interroge Maxime Binet. "Je pense que ce Codeco sera prévu pour début mars et qu’on pourrait avoir des mesures qui entrent en vigueur dans le courant de ce mois. On ne pourra pas rester un îlot par rapport aux pays qui nous entourent au niveau des mesures", a affirmé le spécialiste.
Des pays relâchent plus rapidement que la Belgique. "Une politique dans laquelle on ne traîne pas mais dans laquelle on ne se précipite pas est une politique de bon aloi."
Débat sur l’obligation vaccinale
Bien qu’il vienne "trop tard", le débat à la Chambre sur l’obligation vaccinale est-il utile? "Le débat reste important pour le futur. Si pas sur ce coronavirus, mais sur un autre virus qui peut nous embêter. Il faut aller jusqu’au bout pour voir la position éthique des politiciens sur ce point de vue."e
Il faut aller jusqu’au bout pour voir la position éthique des politiciens sur ce point de vue
Johnson & Johnson, vaccin unidose à plusieurs doses?
Le vaccin Johnson & Johnson est unidose. Pourtant, la conférence interministérielle (CIM) santé a décidé que les personnes ayant reçu ce vaccin auront la possibilité de recevoir une troisième dose avec un vaccin à ARN Messager. Ce vaccin était-il vraiment efficace? "Il l’est. Mais en dose unique, il a montré qu’il perdait son efficacité plus vite que les autres".
Ira-t-on vers une 4e dose booster? "Pas avant l’automne, je pense. La vaccination pourrait devenir annuelle", a déclaré Yves Van Laethem. "Le vaccin est une arme égale ou supérieure à l’infection naturelle."
Un nouveau vaccin arrive, le Novavax. "Il est beaucoup plus classique que l’ARN. Il parviendra peut-être à convaincre ceux qui avaient peur des nouvelles plateformes ARN."