Ces étudiants combinent études et sport de haut niveau: "Ce n'est pas un choix facile, mais je l'assume"
En 2018, 214 athlètes suivaient des études supérieures en Fédération Wallonie-Bruxelles. Est-il vraiment possible de combiner sport et études ? Si oui, comment ?
Publié le 18-05-2022 à 15h44 - Mis à jour le 18-05-2022 à 16h05
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La carrière d'un sportif ou d'une sportive de haut niveau se finit relativement tôt, aux environs de 30-35 ans. Que faire après ? En pensant à "l'après carrière", beaucoup de jeunes désireux de s'assurer un avenir décident de suivre des études supérieures en parallèle de leur pratique sportive.
Pourquoi continuer à faire des études ?
C'est le cas de Simon Gougnard, qui a remporté la médaille d'or aux Jeux olympiques de Tokyo avec l'équipe des Red Lions. En parallèle de sa carrière sportive, le joueur de hockey a fait le choix de suivre des études en finance. "La priorité a toujours été les études. Je voulais avoir un job normal plus tard. Continuer ses études, c'est primordial, cela permet de rebondir. Je n'ai jamais considéré le hockey comme un job, il faut penser à son après-carrière", expliquait-il dans le podcast Vestiaire de la DH.
Un avis que partage Clara Lassaux, 20 ans, joueuse de badminton professionnelle. Elle est classée 3ème en Europe. Étudiante en droit à l'ULiège, elle a pour objectif les JO de 2024. "La carrière sportive se termine vers 30 ans, tu peux gagner ta vie seulement quand tu es vraiment bien classé mais on ne sait jamais. Je préfère faire des études à côté pour avoir un diplôme et avoir un bagage avec moi. Ce serait plus compliqué de les reprendre à 35 ans. C'est un choix pas facile mais pour l'instant, je l'assume."
Comment concilier les deux ?
Pour beaucoup d’étudiants-sportifs, les études prennent plus de temps que la moyenne car ils décident d'étaler leurs crédits. Simon Gougnard a par exemple mis 8 ans à faire ses études.
Augustin Meurmans, médaillé d'or aux Jeux olympiques de Tokyo en hockey sur gazon, a mis 7 ans à terminer son master en ingénieur de gestion. "Mentalement c'était assez difficile, je n'ai jamais vraiment eu des périodes de blocus. Dans le sport, ils font toujours un peu passer les études au second plan. J'ai toujours dû jongler entre les deux. J'ai rarement pu rater un entraînement", nous explique-t-il. Après les JO, Augustin a rédigé son mémoire et fait un stage. Il a donc du mettre sa carrière internationale entre parenthèses le temps de finir ses études.
Clara a, elle aussi, décidé de diviser ses crédits. "L'objectif est que je valide 40 crédits par année et que je fasse deux ans en trois."
Même si combiner sport et études ne relève pas de l'impossible, il faut garder en tête que ce n'est pas de tout repos. C'est un engagement sur le long terme. "On est fatigués avec le sport. Il faut beaucoup de motivation et être rigoureux", souligne Clara. "Les grosses compétitions sont pile pendant les sessions d'examens, parfois ça a été des périodes éprouvantes : je révisais le matin, je m'entraînais l'après-midi et je passais des examens dans la même journée", raconte Augustin.
Quelles aides au sein des universités ?
Pour aider et encadrer les étudiants, les universités belges ont souvent un service spécial. Citons trois exemples.
À l'ULiège, où Clara étudie, il existe le statut "étudiant sportif". Il est octroyé sur la base d'un dossier à tous les étudiants sportifs de haut niveau. Les jeunes concernés bénéficient d'un encadrement personnalisé par un tuteur et d'avantages pédagogiques comme l'allégement des études et des modalités spécifiques pour les activités d'enseignement et les examens. "L'université met des moyens en place pour qu'on y arrive, elle nous soutient beaucoup dans le projet. Je n'ai pas eu de problème avec mes professeurs, ils ont toujours bien voulu décaler les examens."
À l'UCLouvain, il existe deux statuts : étudiant sportif et étudiant sportif de haut niveau. Le service des sports met en place un programme adapté qui combine sport et études et assure un suivi. "C'est aussi grâce à ça que j'ai pu réussir mes études. C'est aussi pour cela que j'ai décidé de faire mes études à l'UCLouvain, car la cellule sportive est fort développée contrairement à d'autres universités", dit Augustin.
À l’ULB, c’est le même concept. L’étudiant bénéficie d’un statut particulier. L'université assure une aide sur le plan académique, sportif et personnel.