La fin du CST a réduit la polarisation de la société : "Les non-vaccinés se sentent à nouveau intégrés"
Dernier volet du baromètre du bien-être psychologique des Belges et de leur motivation à respecter les règles sanitaires liées au Covid-19.
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Publié le 07-06-2022 à 18h00 - Mis à jour le 07-06-2022 à 18h03
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Après plus de deux ans d’analyses, les scientifiques de l’UCLouvain, de l’UGent, de l’ULB et de la KULeuven ont publié mardi la 41e et dernière livraison du baromètre de la motivation des Belges à respecter les règles liées à la pandémie de Covid-19 ainsi qu’à leur bien-être psychologique. Au total, 31 472 personnes ont été interrogées, entre le 29 avril et le 15 mai 2022. Près de 77 % sont Flamands et 23 % sont francophones. Leur âge de moyen est de 52 ans. Près de 37 % sont des femmes.
Quels sont les principaux résultats de cette dernière enquête ?
D'abord, les motivations individuelles de la population évoluent positivement : les mesures restantes (port du masque dans les hôpitaux, les cabinets de médecin et les pharmacies) font sens, ce qui explique qu'elles sont respectées dans la très grande majorité des cas. Quant à la perception des risques liés au Covid-19, elle est en chute libre depuis mars 2022, du côté des personnes vaccinées comme de celles qui ne le sont pas. "Tant la perception de la probabilité d'être malade que de la sévérité de la maladie diminuent", précise pour La Libre Olivier Klein, professeur de psychologie sociale à l'ULB.
Ensuite, il apparaît que les sentiments de vitalité et de bien-être de la population ont grimpé en flèche ces derniers mois, en lien avec l’autonomie retrouvée. Les chercheurs ajoutent cependant que d’autres craintes ont pris le dessus sur le coronavirus, comme la guerre en Ukraine ou la crise climatique.
Le baromètre montre également que la fin du Covid Safe Ticket (CST) a réduit la perception de polarisation au sein de la population et renforcé à nouveau le sentiment de liberté. Olivier Klein : "Le CST a un eu un côté polarisant entre les vaccinés et les non vaccinés. Cette polarisation diminue un peu. Le CST a suscité un sentiment d'exclusion chez les non-vaccinés. Ils se sentent à nouveau plus intégrés."
Le bon timing d'une campagne de vaccination
Enfin, au sujet de la vaccination, le baromètre montre que la volonté d’accepter une nouvelle dose ou une vaccination annuelle dépend largement de l’histoire vaccinale de chacun. La population non vaccinée ou qui n’a reçu qu’une seule dose ne compte pas se (re)faire vacciner. À l’inverse, plus de 60 % des personnes triplement vaccinées comptent très certainement accepter une nouvelle dose de rappel. Cette acceptation monte à 80 % chez les personnes ayant reçu quatre doses de vaccin. L’acceptation d’une nouvelle dose dépendra de l’émergence (ou pas) de nouveaux variants, en particulier chez celles et ceux qui ont reçu 3 doses ou plus : dans ce cas, 80 % des personnes interrogées seraient prêtes à se refaire vacciner. À l’inverse, les personnes non vaccinées ne se sentent pas menacées par de nouveaux variants potentiels.
"Ces résultats démontrent le rôle crucial du (bon) timing dans le lancement des campagnes de vaccination, insistent les chercheurs : si la population comprend la nécessité de se faire vacciner, elle sera plus encline à accepter une dose supplémentaire."
Manque de vision à long terme
Faute de financement, le baromètre va désormais s'arrêter, au grand dam du Pr Klein. "Nous militons pour une vision plus à long terme de ce genre de choses parce que, des pandémies, des catastrophes,il y en aura d'autres et suivre les motivations de la population et leur réaction face à cela est très important. Cela ne doit pas se faire de façon réactive quand une crise nous tombe dessus."