La crise de l’accueil perdure au Petit Château : des mineurs étrangers laissés à la rue, faute de place
Saturé, le centre a dû fermer ses portes ce mardi. Les travailleurs redoutent pour leur sécurité.
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Publié le 11-10-2022 à 19h44 - Mis à jour le 12-10-2022 à 18h04
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Ce mardi, les portes du centre d’arrivée du Petit Château, situé le long du canal à Bruxelles, sont restées fermées. Le centre d’accueil des demandeurs d’asile est arrivé à saturation, rendant impossible de nouvelles entrées. Il serait aussi question de souci de sécurité, rapportent des travailleurs inquiets.
Les familles de demandeurs de protection qui n’ont pas pu entrer ont été dirigées vers le centre d’urgence Ariane, situé à Woluwe-Saint-Lambert. Sur la trentaine de mineurs étrangers non accompagnés qui étaient présents ce mardi matin, seule la moitié a pu avoir accès à une place. Les autres sont laissés à la rue.

Depuis plusieurs mois, les services de l’accueil font face à une crise qui oblige de nombreux demandeurs d’asile à dormir dehors. Face au ras-le-bol des riverains et aux précédents soucis de sécurité rencontrés à proximité du bâtiment, le centre d’arrivée avait déménagé dans les locaux de l’Office des étrangers, au boulevard Pacheco. Le bâtiment du Petit Château ne servait plus "qu’" à l’accueil des personnes déjà enregistrées, ce qui devait alléger la pression sur les infrastructures. Mais ce déménagement n’empêchait pas des dizaines de candidats à l’asile de passer la nuit dehors, faute de place.
Plan d’urgence durant l’hiver
La fermeture du Petit Château de ce mardi confirme bien toute la difficulté de la Belgique à accueillir les demandeurs d’asile. En témoignent aussi les 4 500 condamnations pour défaut d’accueil prononcées par le tribunal du travail de Bruxelles depuis le début de l’année.
"Des mesures supplémentaires s'imposent, sans quoi l'accueil des demandeurs d'asile vulnérables est menacé. En plus des 31 000 places qui existent déjà aujourd'hui, nous prévoyons une augmentation supplémentaire de la capacité. Nous travaillons également avec Bruxelles pour l'hébergement d'urgence pendant l'hiver. Mais l'accueil supplémentaire seul ne suffira pas à résoudre la situation. Nous devons également veiller à ce que davantage de personnes sortent du système", selon Nicole De Moor, secrétaire d'État à l'Asile et la Migration (CD&V).