“Après une ligne de cocaïne, on se sent le roi du monde !” Mais la descente, pénible, arrive très vite. Et on reprend un rail…
Les symptômes de dépendance à la cocaïne sont principalement psychologiques. Des consommateurs occasionnels, qui pensent gérer, perdent soudain le contrôle et deviennent accros.
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Publié le 27-01-2023 à 06h40 - Mis à jour le 27-01-2023 à 06h42
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Un petit tas de poudre blanche, déjà finement hachée au couteau, sur l’écran du Smartphone ou un miroir de poche. Une carte de banque pour la répartir en lignes – on dit aussi des rails. Une paille ou un billet de 20 euros roulé introduit dans une narine. Aspiration. C’est le rituel, quasi immuable, des “sniffeurs” de cocaïne. Ils consomment plutôt en groupe, dans un bar ou en boîte, ou chez eux, entre amis. Un usage dit “récréatif”. La cocaïne (en poudre) est aussi devenue une habitude dans certains milieux professionnels : on en prend entre collègues pour finir un boulot en urgence ou se détendre après un gros coup de feu.
Après deux ou trois minutes, “on se sent le roi du monde”, explique un sniffeur de cocaïne. Un monde d’illusions. Absorbée par les muqueuses nasales, la cocaïne entre directement dans le sang. Un sentiment de bien-être et d’euphorie envahit les usagers, avec une impression de lucidité accrue, doublée d’une sensation de puissance, de confiance et soi. La vigilance et la concentration s’accroissent, les idées se multiplient. Les relations semblent plus faciles. La fatigue s’envole, la sensation de faim et de soif diminue. Une ligne de coke stimule le désir sexuel.
Après le “rush”, la descente…
Voilà pour le plaisir. Mais le “rush”, comme un effet de réalité augmentée, ne dure que 30 à 60 minutes. Et encore, si la cocaïne (aussi appelée “neige” ou “coco”) est de bonne qualité. Il arrive souvent que la poudre blanche (on dit juste “la blanche”) soit coupée, à plusieurs reprises, avec du sucre, de l’aspirine, du bicarbonate ou d’autres crasses comme des amphétamines, des anesthésiques, des vermifuges vétérinaires… Avec les risques supplémentaires que ces cocktails entraînent.
Drogue psychotrope aux effets stimulants, la cocaïne agit sur le système nerveux central : elle active la production de dopamine (l’hormone du bonheur) dans le cerveau. Après le “rush”, d’assez courte durée, vient la descente (aussi appelée “crash”). Cette période de lassitude peut durer de 24 à 48 heures. L’usager occasionnel peut éprouver de la fatigue, avec des sentiments dépressifs et des angoisses.
Une fois que la consommation s’installe, l’euphorie est moins marquée et (encore) plus brève. Le scénario est souvent le même : la cocaïne procure un bien-être de plus en plus éphémère, qui laisse très vite place à une sensation pénible de malaise. Pour en sortir, on reprend vite une deuxième ligne, puis une troisième. Le potentiel addictif de ce mode de consommation est très élevé. Un besoin irrépressible de consommer s’installe pour éviter les symptômes du manque. Les usagers réguliers développent de l’agitation, de l’anxiété, des illusions sensorielles et parfois des comportements violents, décrit Infor Drogues.
Pas d’énergie supplémentaire
Contrairement aux idées reçues, la cocaïne ne procure pas d’énergie supplémentaire, mais stimule le cerveau pour qu’il en libère davantage. L’organisme s’épuise quand les usages se répètent, entraînant des épisodes dépressifs et anxieux (agitation, peur panique…), jusqu’à des crises d’angoisse intenses et imprévisibles.
L’abus de cocaïne entraîne un risque d’infection de la paroi nasale, des sinusites chroniques, voire une perforation de la cloison nasale et une perte d’odorat. Sans compter le risque de contracter une hépatite (B ou C) si on partage les pailles.
La consommation quotidienne de doses relativement élevées peut aussi entraîner des complications cardiaques : le cœur s’emballe, bat très vite et fatigue parce qu’il doit pomper davantage.
En cas de prise d’une grande quantité, même occasionnellement, les effets physiques s’accentuent jusqu’à devenir dangereux, prévient Infor Drogues. Et les effets psychiques s’inversent : oubliée l’euphorie, l’usager peut devenir anxieux, irritable, parano.
Une forte dépendance psychologique
Les symptômes de dépendance à la cocaïne sont principalement psychologiques. Le pouvoir addictif de la coke est très fort en raison du sentiment de puissance qu’elle procure et de la courte durée des effets qui mène à vouloir en reprendre très vite.
Si la prise occasionnelle et modérée de cocaïne en “sniff” limite le risque de forte dépendance, elle ne l’exclut pas. Des consommateurs qui pensent gérer perdent soudain le contrôle et deviennent accros. Avec, à la clé, de graves problèmes familiaux, relationnels et sociaux, quand le produit envahit le quotidien, jusqu’à une déroute financière quand le salaire entier passe dans les lignes.
Pour plus d’informations : Infor Drogues Permanence téléphonique 02 227.52.52