Paresseux retrouvés morts à l’aéroport de Liège : pourquoi les animaux sont-ils restés coincés si longtemps dans l'avion?
Un audit interne a été lancé pour comprendre les raisons du drame. L’erreur de communication entre la compagnie aérienne et son manutentionnaire est privilégiée.
Publié le 30-01-2023 à 15h58 - Mis à jour le 30-01-2023 à 17h44
:focal(3003x2013:3013x2003)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/TSSUHI6U2ZCBNKJIJTNS3MSAIQ.jpg)
Comment des animaux exotiques, habitués des températures tropicales, ont-ils pu rester plusieurs heures coincés dans la soute glaciale d’un avion immobilisé sur le tarmac de Liège Airport ? C’est la question qui se retrouve sur toutes les lèvres, ce lundi, dix jours après le drame qui a coûté la vie à trois paresseux en provenance du Pérou. Mercredi, la ministre wallonne du Bien-être animal, Céline Tellier, sera interpellée à ce sujet au Parlement wallon. Et elle compte faire “toute la clarté” sur l’incident, indiquant que “si des sanctions doivent être prises, elles seront prises”.
Les animaux, qui voyageaient avec six autres congénères via la compagnie aérienne Qatar Airways Cargo, devaient rejoindre l’Indonésie depuis le Pérou, après des escales à Liège puis Doha. Mais, dans la nuit du vendredi 20 au samedi 21 janvier, ils ont été abandonnés à leur triste sort, décédant d’une sévère hypothermie. Leur avion avait été piégé par les conditions atmosphériques catastrophiques qui avaient touché notre pays cette nuit-là. Avec un tarmac verglacé qui rendait les stands de parking inaccessibles.
Selon nos informations, une dizaine d’avions-cargos ont été placés en file indienne en attendant que les conditions météorologiques s’améliorent. “Certains avions sont restés bloqués entre 30 et 40 heures avec les marchandises à bord”, nous souffle-t-on. “Après une dizaine d’heures à patienter, certains pilotes sont sortis par eux-mêmes des avions immobilisés.”
L’aéroport, qui se charge de faire atterrir et décoller les avions, n’était pas au courant du contenu des soutes des différents avions. Lesquelles sont en quelque sorte des “blackbox” sur lesquelles seules les compagnies, leurs manutentionnaires et les douanes ont une vision. “Sans quoi la direction serait intervenue pour faire évacuer les animaux”, nous assure une source.
Toujours selon nos informations, un audit opérationnel a été lancé au sein de l’aéroport. Mais tout porte à croire qu’il y ait eu un manque de communications entre la compagnie aérienne et le manutentionnaire avec lequel elle travaille. La compagnie aérienne a-t-elle communiqué à son manutentionnaire le fait que des animaux fragiles se trouvaient à bord ? Ce dernier a-t-il pris la mesure des événements ? Selon nos informations, un audit interne aurait été lancé au sein de Qatar Airways Cargo pour faire toute la lumière sur l’incident.
Ce n’est pas la première fois que des animaux décèdent à l’aéroport de Liège. En 2020, deux chevaux islandais avaient dû être euthanasiés après avoir été sérieusement blessés par la chute de leur box du véhicule qui les emmenait au contrôle vétérinaire.
Chaque année, près de 5.000 animaux, en majorité des chevaux, transitent par l’aéroport de Liège.
Au sein de l'aéroport, contacté, on nous dit "être attristé" par les événements. Mais également "qu'aucun commentaire ne sera fait", une enquête étant en cours.