Freddy Versluys, l'homme qui a racheté des chars Leopard 1 à l'armée belge et qui contrarie (un peu) les plans de Ludivine Dedonder
L’homme a racheté à l’armée belge de vieux chars Leopard 1 mis hors service… qui sont maintenant convoités.
Publié le 02-02-2023 à 22h22 - Mis à jour le 02-02-2023 à 21h25
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Voici l’homme qui contrarie (un peu) les plans de la ministre de la Défense Ludivine Dedonder (PS). À soixante-cinq ans, Freddy Versluys est à la tête d’une entreprise spécialisée dans l’achat de vieux matériel de guerre.
En 2014, OIP Land achète ainsi cinquante chars Leopard 1, dont 33 de combat que le gouvernement belge a mis hors service. Aujourd’hui, Freddy Versluys pourrait bien les revendre au plus offrant. L’homme, qui refuse l’étiquette de marchand d’armes, a construit son affaire petit à petit. En 1980, il est diplômé du Collège universitaire catholique de Bruges Ostende, en ingénierie industrielle, orientation mécanique. Après ses études, il entame son service militaire et intègre ensuite l’unité responsable du contrôle de la qualité des chars et des munitions des forces armées belges pendant neuf ans.
En 1989, il rejoint OIP, une entreprise spécialisée dans les équipements optiques pour la défense et l’espace. Il finit par créer sa propre société, OIP Land Systems, une filiale qui rachète du vieux matériel militaire, en espérant qu’un jour il y aura à nouveau de la demande. Ce jour tant attendu par Freddy Versluys est peut-être arrivé. Avec la guerre en Ukraine, le ministère de la Défense souhaite récupérer les chars qui lui ont été vendus pour les envoyer en Ukraine. Mais le marchand ne compte pas céder sa mine d’or si facilement. "Nous sommes ouverts à toutes les options, mais le prix doit être juste, nous ne sommes pas une organisation caritative", précise-t-il ainsi à Reuters. Sur plusieurs années, il s’est constitué un stock de chars en les rachetant directement auprès des gouvernements européens qui réduisaient leurs budgets militaires. Il affirme que sa réserve à Tournai représente "le plus grand arsenal privé de chars en Europe". Pour certains, l’homme aux cheveux grisonnants fait partie de ces mercantis qui profitent de la guerre. Freddy Versluys, lui, s’amuse de la situation : "J’aimerais beaucoup voir ces chars en Ukraine." Mais au-delà du prix, sur lequel la Défense et le marchand ne sont pas sur la même longueur d’onde, il y aurait aussi un sérieux entretien et d’importants remplacements de pièces à prévoir pour ses chars Leopard 1. Pour le moment, cet arsenal a beaucoup de chance de rester privé.