Chrétiens et musulmans "ensemble pour prier" à Molenbeek
Ils étaient 400 fidèles à s’être retrouvés ce samedi dans l’église Saint Jean-Baptiste, autour de la figure de Marie, commune aux deux religions.
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Publié le 05-02-2023 à 19h39
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S’il y a bien une grande figure que se partagent l’islam et le christianisme, c’est celle de Marie. Celle-ci est d’ailleurs davantage citée dans le Coran (à 34 reprises) que dans la Bible (19). Et s’il existe des différences fondamentales entre les deux textes (pour les chrétiens Marie est la mère de Jésus, c’est-à-dire de Dieu lui-même, alors que dans le Coran elle est la mère d’un prophète bien humain, Jésus), elle incarne un modèle de sainteté pour les deux religions.
C’est à partir de cette figure que l’association belge Efesia organise presque chaque année et depuis 2016 les rencontres “Prier avec Marie”. Ces rencontres consistent en une après-midi d’échanges et de prière “pour la paix” entre les fidèles des deux confessions. L’objectif n’est pas de prier ensemble (ce qui nécessiterait de partager la même foi), mais “d’être ensemble pour prier”, précise l’association. C’est donc dans cet esprit que plus de 400 personnes se sont retrouvées ce samedi 4 février dans l’église Saint Jean-Baptiste de Molenbeek dont les voûtes, éclairées de bleu (couleur de Marie), entendirent se croiser de magnifiques psalmodies musulmanes et des chants chrétiens de haute tenue.
Des moments indispensables
La lecture du récit de l’Annonciation dans le Coran (lors duquel l’ange Gabriel, envoyé par Dieu, annonce à Marie qu’elle va attendre un fils), suivi de celle de l’Annonciation dans le Nouveau Testament, fut le moment central de cette rencontre rythmée par différents témoignages, des chants de plusieurs chorales, un lâcher de colombes sur le parvis de l’église et le partage d’un goûter préparé par plusieurs associations bruxelloises.
Marie est la femme qui fut sans doute la plus adorée au long des siècles, commenta l’imam Abou Youssouf de la Ligue des musulmans de Belgique en conclusion. Chrétiens et musulmans doivent la prendre en exemple pour se rencontrer, mieux se connaître, se respecter et s’aimer, ajouta Mgr Kockerols, évêque auxiliaire pour Bruxelles. Bien conscients que de telles rencontres ne suffiront pas à apaiser toutes les peurs, les préjugés et les discriminations entre communautés, les organisateurs – comme les participants – les voient comme de véritables et indispensables moments d’échanges, riches et joyeux.