Dans les unités psychiatriques très sécurisées, on essaie aussi d'humaniser les soins pour les patients admis en pleine crise
Aux Marronniers, à Tournai, l'hôpital psychiatrique sécurisé va bénéficier de 7 équivalents temps plein en plus. La présence de ces prestataires de soins supplémentaires doit permettre de diminuer les contentions et les mises en isolement.
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Publié le 07-02-2023 à 18h05 - Mis à jour le 07-02-2023 à 18h06
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Dans l’unité Les Tamaris du Centre régional psychiatrique (CRP) Les Marronniers, à Tournai, des patients psychotiques mis en observation sur décision d’un juge de paix, des internés ou des malades hospitalisés volontairement sont pris en charge dans un cadre intensif et sécurisé. On y gère des personnes en crise psychiatrique, avant de les orienter vers une unité de soins. Avec le souci de permettre à ces patients d’extérioriser ce qu’ils ressentent, de se relaxer, d’évacuer leur stress... Les activités thérapeutiques proposées vont de la musicothérapie aux soins de bien-être (aromathérapie, massothérapie…) en passant par le sport (piscine, foot, musculation...), la cuisine et la culture. On est loin de l’image qu'on se fait de l’hôpital psychiatrique qui enferme les patients, les attache à leur lit ou les abrutit de médicaments.
L’approche est la même dans l’unité Les Genêts. Ici, on accueille jusqu’à 24 patients pour des pathologies psychiatriques multiples: schizophrénie ; troubles délirants, anxieux, bipolaires, de la personnalité ; retards mentaux ; dépendances à l’alcool, aux drogues, aux médicaments… La prise en charge est individualisée et l’encadrement assuré par des professionnels spécialisés. Cette unité de soins propose une approche qui associe les aspects médicaux, psychosociaux et paramédicaux, en faisant collaborer le patient, sa famille et l’équipe.
Une prise en charge individualisée
Le ministre de la Santé, Franck Vandenbroucke (Vooruit), qui investit 15 millions d’euros pour implanter des unités spécialisées HIC (High&Intensive Care) sur l’ensemble du territoire, a visité lundi Les Tamaris et les Genêts, qui mettent déjà ce type de soins en pratique. Il a ensuite participé à une réunion de travail sur l’intensification des soins au sein de l’hôpital psychiatrique sécurisé (HPS) des Marronniers. “Le nouveau profil de la patientèle et le nombre de situations de crise dans le cadre des admissions ont conduit Les Marronniers à entamer un grand chantier de réorganisation du projet médical de l’hôpital sécurisé”, indique Vincent Hecq, directeur général ad interim.
Les dernières études menées en collaboration avec le Centre de recherches en défense sociale montrent que la mise en application de la nouvelle loi sur l’internement a eu des conséquences sur les profils des personnes admises dans la partie sécurisée de l’hôpital : il s’agit de patients plus jeunes, avec un profil psychiatrique plus lourd et, dans plus de neuf cas sur dix, une admission dans un contexte de crise. “La réorganisation des soins au sein de l’HPS a pour ambition principale de s’inscrire dans les principes qui guident la réforme de la santé mentale”, précise Benjamin Delaunoit, directeur médical. C’est-à-dire la participation du patient et son rôle central dans son projet de soins à travers des méthodes de traitement.
Dans les unités psychiatriques les plus sécurisées aussi, il faut essayer d’humaniser au maximum les soins et recourir le moins possible aux mesures restrictives de liberté (comme les chambres d’isolement, la contention…), appuie le ministre de la Santé. Dans ce cadre, l’HPS des Marronniers va bénéficier de 7 temps équivalents temps plein supplémentaires, ce qui permettra aux prestataires de soins d’être plus présents autour des patients.