Partout en Belgique, la communauté turque organise dons et collectes pour les victimes du séisme: "La détresse est immense”
Plusieurs convois ont déjà pris la route en direction des provinces sinistrées.
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Publié le 07-02-2023 à 18h48 - Mis à jour le 07-02-2023 à 21h18
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"Si nous ne sommes pas solidaires maintenant, quand le serons-nous ?”. Pour Vatan, l’élan de la solidarité envers les populations touchées par le tremblement de terre qui a ravagé lundi la région turco-syrienne a quelque chose de naturel. Ce gérant d’un café situé sur la chaussée de Haecht, à Schaerbeek, a directement rempli cinq sacs de vêtements. “Des grands sacs, hein ! Et puis, je n’ai pas donné de vieilles affaires. J’ai donné des vestes, des pulls et des chaussettes. Il fait froid là-bas, ils ont besoin de chaussettes”, assure-t-il, la mine grave. L’homme, d’origine turque, ne vient pas de la région frappée par le séisme. Il n’a pas de proches touchés par la catastrophe. “Mais dans ces moments-là, on se serre tous les coudes.”
Dans ce quartier de Bruxelles où la communauté turque est bien implantée, la plupart des habitants se sentent touchés, de près ou de loin, par la catastrophe. “On peut donner un peu d’argent, des vêtements… Chacun donne ce qu’il veut selon ses moyens. Mais il faut aider. Regardez le marchand de fruits en face, depuis le tremblement de terre, les volets de son magasin sont fermés. Sans doute a-t-il de la famille là-bas…”, soupire le vieil homme.
En camion puis en avion
Quelques rues plus loin, sur le territoire de la commune de Saint-Josse-Ten-Noode, un camion bloque la route et plusieurs personnes s’affairent pour faire rentrer un maximum de caisses en carton dans le véhicule. Des centaines de boîtes où s’entassent des vêtements, des couvertures, des sacs de couchage et des langes pour bébé. Beaucoup de langes pour bébé… “Il paraît qu’ils en ont besoin”, commente cette travailleuse de l’administration tenoodoise qui gère les dons dans ce local mis à disposition par la commune.
Les dons affluent, même si la grande majorité des personnes présentes ne sont pas originaires de la région touchée. “Dans ce genre de situation, l’origine importe peu. Une dame cherchait tout à l’heure des informations sur sa tante résidant à Kahramanmaras (à l’épicentre du phénomène – NdlR). Depuis deux jours, elle n’a aucune nouvelle, rien. La détresse est immense”, explique l’employée communale, en montrant la photo d’un immeuble détruit, sans doute celui de la dame en question. Les dons collectés dans ce local seront acheminés en Turquie par avion.
La ville de Bruxelles organise elle aussi une collecte de biens de première nécessité. Celle-ci a lieu au Palais 11 du plateau du Heysel jusqu’au 19 février. Les biens collectés seront directement acheminés vers la Turquie en camion, dans les provinces et les zones les plus touchées, via l’ambassade turque de Belgique et diverses associations turco-belges. Lundi déjà, plusieurs camions avaient été chargés.
Appel aux dons
Un peu partout sur le territoire, les membres de la communauté turque mettent en place des collectes et lancent des appels aux dons. Après Bruxelles, la Ville de Liège a annoncé l’ouverture dès ce mercredi d’un centre de récolte de dons à Rocourt. En province du Limbourg, plusieurs mosquées organisent elles aussi des collectes.
Outre des biens de première nécessité, les associations lancent aussi des appels aux dons d’argent afin de pouvoir procéder aux achats en matériel et biens nécessaires sur les lieux de la catastrophe. Ces appels rencontrent du succès et les premiers camions chargés de biens récoltés ont déjà pris la route lundi soir en direction des zones sinistrées.