Faut-il boycotter l’enseigne Delhaize ? "La situation doit nous interpeller sur la manière dont nous concevons d’aller faire nos courses"
Marie-Hélène Ska, secrétaire générale CSC, était l’invitée de Martin Buxant ce mercredi matin sur LN24.
Publié le 29-03-2023 à 08h31 - Mis à jour le 29-03-2023 à 08h40
Depuis plusieurs semaines maintenant, la tension est à son comble pour l’enseigne Delhaize depuis que la maison-mère a annoncé vouloir franchiser l’ensemble des magasins du pays. Alors qu’un 3e conseil d’entrerprise a eu lieu mardi, la secrétaire générale CSC Marie-Hélène Ska était l’invitée de Martin Buxant. Cette dernière a tout d’abord évoqué pourquoi la franchisation de tous les magasins posait problème aux travailleurs. “Il faut savoir que dans un magasin franchisé, les travailleurs doivent prester 3 heures de plus par semaine et les heures de nuit ou de soirée ne sont pas payées comme elles les sont aujourd’hui. Cela veut donc dire moins d’argent à la fin du mois mais avec plus de travail.”
Il y a quelques jours le ministre David Clarinval tempérait sur la situation en indiquant que les franchisés n’étaient pas des esclavagistes. Une position que soutient Marie-Hélène Ska. “Non les franchisés ne sont pas des esclavagistes mais les conditions de travail et de rémunération dans la commission paritaire 200.1 sont moins bonnes pour les travailleurs que dans la commission paritaire de la grande distribution.”
Pour la secrétaire générale CSC, l’attitude de Delhaize est aujourd’hui interpellante et inacceptable. “Ce qui nous choque aujourd’hui, c’est que chez Delhaize, on cherche encore aujourd’hui à augmenter des profits qui sont déjà très importants et dans le même temps, la société augmente la rémunération de son dirigeant de manière significative alors que ce n’est pas le cas pour les travailleuses et les travailleurs”, soutient Marie-Hélène Ska qui appelle à une réflexion des consommateurs. “Ce qui nous choque le plus c’est que l’on peut continuer à faire encore plus de profits en diminuant les salaires et les conditions de travail des travailleurs. Comme consommateurs, cela doit également nous interpeller un petit peu sur la manière dont nous concevons d’aller faire nos courses et sur ce que nous voulons en termes d’ouverture des magasins et termes de conditions de travail de celles et ceux qui doivent remplir les rayons ou nous servir dans les magasins.”
Faut-il donc réfléchir à deux fois avant de mettre le pied dans un Delhaize ? “La clientèle est consciente de la situation et reste attentive à ce que les travailleurs de ces magasins puissent travailler dans des bonnes conditions.”