Les terrasses temporaires inspirées du Covid cartonnent à Bruxelles: pourquoi la situation est différente dans les grandes villes wallonnes
Il est toujours possible de transformer une place de parking en terrasse dans la capitale. Les villes wallonnes sont divisées.
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Publié le 04-05-2023 à 16h25 - Mis à jour le 04-05-2023 à 16h26
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Souvenez-vous il y a trois printemps… La Belgique apprenait à composer avec le coronavirus et les restrictions sanitaires qui en découlaient. Parmi l’arsenal déployé à l’époque pour contrer la propagation du virus, les établissements Horeca voyaient leur fréquentation limitée à l’intérieur. De nombreuses terrasses temporaires avaient vu le jour afin de permettre aux cafés et restaurants d’accueillir des clients dehors, là où le virus était moins susceptible de se propager.
Un peu partout en Belgique, des places de parkings se transformaient en terrasses éphémères. Là, quelques palettes servaient de plancher, ici, les chaises étaient disposées à même le tarmac de la rue. Il ne fallait alors pas introduire de demande de permis.
Pérennisées à Bruxelles
Avec le retour des beaux jours, et quoique la Belgique ait récemment mis un terme à la dernière mesure sanitaire en vigueur (le port du masque pour les professionnels de la santé), les terrasses temporaires refont leur apparition. C’est le cas par exemple à Bruxelles où ces extérieurs avaient connu un beau succès. À un point tel que la Région avait décidé en décembre dernier de prolonger le dispositif jusqu’en 2024. “Les restaurants et les cafés peuvent maintenir leur terrasse installée sur les places de parking. Avec le temps, elles sont devenues une source importante de revenus. Tandis que leur implantation sur la voirie a aussi permis de démontrer la vitalité de la vie urbaine quand l’espace est offert aux habitants plutôt qu’aux voitures. Mon ambition est de pérenniser cela dans le règlement régional d’urbanisme nouvelle formule à venir”, commentait alors le secrétaire d’État à l’Urbanisme, Pascal Smet (One. Brussels/Vooruit).
Et le succès ne se dément pas. Rien qu’à Bruxelles-ville, ce ne sont pas moins de 220 demandes d’extension qui ont été enregistrées cette année, “et les demandes continuent de rentrer”, confirme Fabian Maingain (Défi), échevin des Affaires économiques, pour qui ces aménagements constituent une vraie plus-value à l’espace public.
Succès moindre qu’espéré
Au niveau wallon, le succès de ces aménagements y est plus timide. À Charleroi, il n’est plus question de dispositif temporaire comme au moment du Covid mais l’idée figure désormais dans le règlement d’urbanisme. Les cafés ou restaurants qui avaient pu compter sur un extérieur peuvent introduire une demande de permis auprès de la commune. L’accueil est plutôt mitigé. “Depuis le retour à la normale, il n’y a pas eu beaucoup de demandes de régularisation. L’engouement n’est pas énorme, même si on l’espérait”, admet le cabinet de l’échevine du Commerce carolo.
La situation est un peu plus flottante à Liège. “Le collège n’a pas encore tranché la question”, indique le cabinet du bourgmestre Willy Demeyer (PS). Plusieurs établissements en ont profité pour réinstaller leur dispositif, tandis que d’autres se montrent plus prudents. La décision communale doit arriver dans les prochaines semaines, mais l’équation liégeoise a sa spécificité : mettre un terme à ces terrasses temporaires pourraient donner un mauvais signal à un secteur affaiblit par les travaux en cours dans la ville.
Retour du parking
Dans d’autres villes encore, les terrasses temporaires sont bel et bien de l’histoire ancienne. C’est le cas par exemple à Verviers ou à Namur. Passé la période Covid, les autorités namuroises ont repris le cours normal des choses. Plus question désormais de prendre une place de parking pour en faire une terrasse. “La vie économique a repris. Certaines terrasses étaient installées sur des places de parkings. Or, maintenant, les commerçants disent en avoir besoin pour leurs clients. D’autres encore étaient installées devant des commerces qui étaient fermés à cause des mesures sanitaires, qui sont désormais ouverts normalement”, précise Stéphanie Scailquin échevine de l’Urbanisme (Les Engagés).