La file d’attente pour accéder au réseau Fedasil diminue pour la première fois
Quelque 1200 demandeurs d’asile ont quitté les centres. La crise est pourtant loin d’être résolue.
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Publié le 19-05-2023 à 21h03
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Pour la première fois depuis de longs mois, la liste des demandeurs d’asile qui attendent une place dans le réseau d’accueil Fedasil diminue. Ils seraient désormais un peu moins de 3000 (principalement des hommes seuls) à attendre, selon les chiffres communiqués par la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Nicole de Moor (CD&V). Autant de demandeurs de protection internationale qui, selon la loi sur l’accueil, ont droit à un lit dans les structures fédérales. La moitié d’entre eux sont logés dans les centres d’urgence régionaux. Une partie d’entre eux demeurent donc à la rue. La crise de l’accueil que traverse la Belgique depuis près d’un an et demi, et qui lui a valu plus de 8000 condamnations de la justice, n’est toujours pas terminée.
La secrétaire d’État voit dans cette diminution le fruit de mesures adoptée précédemment qui ont permis de réduire le délai des procédures et la durée de l’accueil dans les centres. Ainsi, les demandeurs d’asile qui gagnent leur vie (plus que le revenu d’intégration) ou ceux qui ont un contrat de travail depuis plus de six mois doivent désormais trouver leur propre logement. En outre, les services de l’asile mettent les bouchées doubles dans l’examen des dossiers de ceux qui sont dans le réseau depuis plus de trois ans, en attente d’une décision. Depuis janvier, 896 personnes ont déjà quitté le réseau d’accueil de cette manière. Au total, environ 1200 personnes ont quitté les centres suite à ces nouvelles mesures.
Toujours en quête de places
Le nombre de décisions rendues par le commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) doit également contribuer à limiter la durée de séjour en centre. Et l’engagement du personnel supplémentaire semble, là aussi, livrer les premiers résultats. En mars dernier, le CGRA a rendu 2677 décisions en mars, 2463 en avril, contre en moyenne 2000 par mois durant l’année 2022.
Les chiffres livrés en début de semaine par le commissariat montraient par ailleurs une baisse du nombre de demandes de protection en Belgique. En avril, le CGRA en a compté 2053, soit le nombre le plus bas depuis juillet 2021. Difficile pour l’heure de prédire s’il s’agit là d’une tendance à long terme.
Du côté de la création des places d’accueil, l’autre levier qui permettrait à la Belgique de respecter ses obligations, la situation demeure complexe. Dernier épisode en date : la bourgmestre de Molenbeek Catherine Moureaux (PS) a décidé d’évacuer un centre de 483 places situé sur sa commune, sans qu’aucune alternative ne soit sur la table. “Une décision inhumaine”, selon Fedasil.
Les services d’accueil continuent de chercher des lieux à transformer en centres mais les obstacles et les réticences locales sont nombreux. Les 150 containers européens, censés fournir quelque 700 places supplémentaires, attendent toujours d’être déployés. “Plusieurs sites ont été étudiés et nous sommes toujours à la recherche de la place appropriée. Pour l’instant, je ne peux pas vous donner plus d’informations à ce sujet”, indiquait la semaine dernière la secrétaire d’État Nicole de Moor.