"Si on ne prend pas des mesures rapidement, le secteur des soins à domicile risque de disparaître"
Journée de mobilisation ce mercredi pour réclamer un refinancement du secteur.
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Publié le 24-05-2023 à 13h19 - Mis à jour le 24-05-2023 à 13h20
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Le secteur des soins à domicile réclame un refinancement urgent. Les syndicats et fédérations représentatives vont crier leur désarroi ce mercredi au cours d’une journée de sensibilisation qui passera par un rassemblement au carrefour Arts-Loi, à Bruxelles, à deux pas du cabinet du ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit).
Sur la base d’une évaluation actualisée datant de 2013, le secteur estime être sous-financé à hauteur de 89 %. Autrement dit, le budget fédéral 2023 pour les soins à domicile s’élève à 2,1 milliards d’euros. Il lui faudrait 1,86 milliard de plus… “Si on ne prend pas des mesures rapidement, le secteur des soins à domicile va disparaître”, avertit Edgard Peters, de la Fédération de l’aide et des soins à domicile (FASD).
Le défi de l’accessibilité des soins
Les honoraires pour certains actes sont tellement peu élevés – une fois déduits les frais de déplacement et de matériel – qu’ils ne rapportent presque rien à l’infirmière ou à l’aide-soignante (ou à l’organisation pour laquelle elles travaillent si elles sont salariées), voire même leur font perdre de l’argent.
La FASD a par exemple calculé que, pour être rentables, des soins pour une plaie au tibia occasionnée lors d’un accident de la route doivent être effectués en 5 minutes tout compris, avant de passer au patient suivant. Et un traitement par voie intramusculaire de vitamine B12 en… 35 secondes. Les prestataires de soins à domicile indépendants sont ainsi obligés d’enchaîner les patients pour gagner correctement leur vie, et les salariés sont mis sous pression par l’organisation qui les emploie.
Certains actes sont nettement plus rémunérateurs, comme les soins palliatifs. Et les dérives que l’on voit déjà poindre, s’alarme Edgard Peters, c’est que certains actes pourraient ne plus être effectués, certaines zones rurales pas couvertes, que l’accessibilité des soins, de manière générale, s’amenuise grandement.