En colère, les médecins wallons partent en grève: “Aujourd'hui, le risque de perte de performance auprès des patients existe"
Ils sont appelés à faire grève ce mercredi pour dénoncer les modifications apportées au numéro d’appel 1733.
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- Publié le 07-06-2023 à 09h11
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La colère gronde chez les médecins généralistes wallons qui ne peuvent plus bénéficier du tri des appels par le 1733, notamment lors des gardes de nuit. "À ce jour, nous devons répondre pendant la nuit noire (de 23h à 8h) à toute demande des citoyens, même les demandes les plus farfelues. Nous assurons donc le tri qui devait se réaliser par le 1733, etc, pour un honoraire de disponibilité de 7,14€ de l'heure", déplore le Dr Luc Herry, président del'ABSyM Wallonie.
Instauré en 2012, le 1733 (le numéro d'appel pour les médecins généralistes de garde) joue un rôle précieux au niveau du tri et de l'aiguillage des patients. "Ce numéro a pour fonction de trier les patients et de rediriger les urgences vitales vers les services d'urgence, c'est un outil précieux et important pour les patients", rappelle Guy Delrée, président de la fédération des associations de généralistes de Wallonie.
Le mois dernier, l’Absym avait déjà dénoncé la réorganisation des gardes de médecine générale en avril dernier, soulignant notamment les problèmes posés par la nouvelle obligation de mobiliser deux médecins à la place d’un seul, ainsi que de laisser les postes médicaux de garde (PMG) ouverts toute la nuit.
Un sentiment d’insécurité grandissante chez les médecins
L'appel de l'ABSyM Wallonie au ministre Vandenbroucke à résoudre ce problème est resté sans réponse. Face à cette situation, l'organisation appelle donc à un arrêt de travail ce mercredi 7 juin de 10h à 11h. "Il est plus que temps d'agir par des décisions politiques adéquates, avant que s'instaure une pénurie de soignants dans ce pays, par démotivation, poursuit le Dr Henry. Le bien-être du médecin fait partie des objectifs du dernier accord médico-mutualiste, où se trouve-t-il ? Et l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée ? Il est temps de faire entendre notre voix. Nous soutenons pleinement nos confrères de Wallonie Picarde".
Pour le GBO (le principal syndicat de médecins généralistes), ces récents changements du fonctionnement du 1733, non concertés avec le terrain, génèrent stress, fatigue, démotivation et un sentiment d'insécurité grandissante chez les médecins déjà submergés. "Sans compter le risque de perte de performance auprès de leurs patients les lendemains de garde sans sommeil, explique le syndicat. Nous plaidons donc pour permettre, là où les généralistes le désirent, une organisation des gardes pendant la nuit noire au profit des seuls patients grabataires à domicile, en maison de repos ou en soins palliatifs. Le généraliste de garde doit pouvoir alors rester chez lui pendant la nuit profonde vu le nombre réduit d'appels".