La population belge en croissance grâce à l’immigration
En 2022, on a compté davantage de décès que de naissances. Sans immigration, la population serait en baisse.
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- Publié le 08-06-2023 à 18h27
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La population belge continue de croître. Avec 11 697 557 habitants recensés au 1er janvier 2023, le nombre d’habitants en Belgique a grossi de presque 1 % (0,98 %) par rapport à l’année précédente, ressort-il des données présentées ce jeudi par Statbel, l’office belge de statistiques. Une augmentation par ailleurs bien supérieure à la normale, estimée à 0,5 %. Toutefois, cette tendance à la hausse recouvre deux dynamiques bien distinctes. D’un côté, le solde migratoire était positif au cours de l’année écoulée. De l’autre, le solde naturel était négatif et c’est exceptionnel. Explications.

D’abord, le solde naturel. Cette notion désigne la différence entre le nombre de naissances et de décès. Au cours de l’année 2022, la Belgique a compté davantage de décès (116 380) que de naissances (113 593). Le “solde naturel” était donc négatif. Ce phénomène avait été observé en 2020, à la suite de la pandémie de Covid-19. Cette année-là, on avait compté 13 111 décès de plus que de naissances. L’épidémie de covid-19 avait provoqué une surmortalité tout à fait exceptionnelle qui avait rompu près de septante ans de croissance de la population. Ainsi, dès 2021, le solde naturel était redevenu positif. Le solde naturel affichait depuis plusieurs années une croissance à la baisse, mais n’était pas négatif. Il faut remonter au début des années 40 (et l’éclatement de la Seconde Guerre Mondiale) pour retrouver un solde naturel sous zéro.
Comment expliquer dès lors le phénomène en 2023 ? On peut y voir l’effet du vieillissement de la population, la surmortalité provoquée par les chaleurs exceptionnelles de l’été et la pollution de l’air, la circulation du virus de la grippe, une vague de froid et la dégradation de l’air qui en découle, ainsi que la circulation du virus respiratoire syncytial, explique Statbel. Des facteurs qui, contrairement au covid-19, pourraient se répéter dans un futur plus ou moins proche. Ces statistiques viennent-elles contrecarrer les perspectives du Bureau du Plan, qui projetait une baisse du solde naturelle à partir de 2046 ? Les prochaines années devront le dire.
Les Ukrainiens, puis les Français
Si la population belge continue de croître, c’est donc grâce à l’immigration. En 2022, la Belgique a compté 223 629 arrivées contre 117 085 départs, soit un solde migratoire positif de 116 544. L’année dernière fut marquée par l’éclatement de la guerre en Ukraine et le déplacement massif d’une partie de sa population vers l’Ouest. Quelque 57 514 Ukrainiens étaient installés en Belgique, soit un quart du total de la population immigrée. Cet afflux soudain vient expliquer pourquoi le nombre effectif d’immigrés a déjoué toutes les prédictions pour l’année dernière. Sans l’arrivée des réfugiés Ukrainiens, le solde migratoire s’inscrirait malgré tout dans une tendance à la hausse, amorcée depuis des années. Les pays étrangers les plus représentés parmi les nouveaux arrivants sont, outre l’Ukraine, la Roumanie et la France. Il faut aussi ajouter le très grand nombre de Belges qui étaient à l’étranger et qui rentrent au pays.
À noter que si l’immigration continue d’augmenter, l’émigration (les personnes qui quittent la Belgique) reste dans une fourchette similaire depuis cinq ans (117 085 en 2022), ressort-il des données présentées par Statbel.