L’intégrité sexuelle des enfants en danger sur les réseaux sociaux
En 2022, Child Focus a traité un nombre record de dossiers de "sextorsion" et de "sexting".
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- Publié le 08-06-2023 à 20h38
- Mis à jour le 08-06-2023 à 19h07
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Child Focus s’inquiète de la forte augmentation du nombre de dossiers d’atteinte à l’intégrité sexuelle des jeunes en ligne, qui a atteint un sommet inédit, dans son rapport annuel 2022 publié jeudi.
La Fondation qui œuvre en faveur des enfants disparus et sexuellement exploités a ainsi ouvert l'an dernier 109 nouveaux dossiers de "sextorsion". De jeunes victimes sont incitées à envoyer des photos ou vidéos dénudées d'elles-mêmes puis se font extorquer de l'argent ou des clichés supplémentaires via un chantage : "Si tu ne le fais pas, on rend ces images publiques." La crise sanitaire semble avoir aggravé cette pratique. Avant le Covid, ce type de violence concernait deux fois moins de dossiers (46 en 2018 et 55 en 2019).
Le phénomène de "sexting" non consensuel (réception en ligne, non sollicitée, de messages, photos ou vidéos à caractère sexuel) suit la même courbe : 151 nouveaux dossiers ont été ouverts par ChildFocus en 2022, dont de nombreux "dickpics" (des clichés de pénis).
ChildFocus souligne aussi que de plus en plus de jeunes filles s’exposent sur des canaux tels que Telegram ou Discord.
Grâce à une collaboration avec les principaux médias sociaux (Facebook, Instagram, google, YouTube, Twitter, TikTok ou encore Snapchat), la Fondation peut intervenir rapidement pour supprimer les images dénudées diffusées sans autorisation.
Les "groomers" rôdent sur Fortnite
ChildFocus a par ailleurs ouvert l’an dernier 36 dossiers de "grooming", procédé par lequel un adulte aborde intentionnellement un mineur et le manipule à des fins sexuelles. Dans près de 80 % des cas, les victimes étaient des filles âgées de moins de 16 ans. Les "groomers" recherchent de plus en plus leurs victimes à des endroits où les enfants passent beaucoup de temps, comme les réseaux sociaux et les plateformes de jeux en ligne telles que Fortnite ou Roblox.
Le point de contact de Child Focus www.imagesdabus.be a enregistré l’an dernier 1 832 signalements de la part de citoyens qui avaient repéré des images litigieuses. Un contenu sur quatre renfermait du matériel illégal, montrant dans la plupart des cas des abus sexuels d’enfants (353 signalements).
En 2022, Child Focus a encore ouvert 61 nouveaux dossiers d'exploitation de mineurs dans la prostitution ; les victimes étaient généralement âgées de 14 à 17 ans. Ce chiffre ne représente que la partie émergée de l'iceberg, le phénomène restant sous-détecté.