Les militants de Code Rouge continuent de bloquer la construction de la future cenrale au gaz d'Engie à Flémalle: "Du côté politique, c'est le vide"
Les activistes de Code Rouge étaient toujours présents vendredi sur le site qui doit accueillir la future centrale au gaz d'Engie à Flémalle afin de protester contre sa construction. La société n'envisage pas de mettre les manifestants dehors et rappelle que la transition énergétique est au cœur de sa stratégie.
- Publié le 07-07-2023 à 15h55
- Mis à jour le 07-07-2023 à 16h00
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Pour éviter d'être identifiés, les activistes évitent de montrer leur visage et portent des masques. "Nous sommes un peu moins que les jours précédents, des personnes sont rentrées chez elles, nous estimons être encore environ 300 manifestants", rapporte vendredi l'une des porte-paroles de Code Rouge.
Sur place, la vie s'organise: "Il y a des toilettes sur le chantier, la police nous laisse nous ravitailler en eau, par contre, c'est plus compliqué pour la nourriture", continue la porte-parole, qui confirme qu'aucun militant n'a jusqu'à présent été arrêté.
Cependant, un activiste explique à La Libre que la veille, jeudi, Engie a menacé certains militants de centaines de milliers d'euros de pénalités et d'expulsion. "Comme les activistes n'ont pas pu être identifiés, la stratégie d'Engie a échoué", détaille-t-il.
Engie réagit
"Nous respectons la liberté d'expression, notre préoccupation principale est la sécurité des personnes et des manifestants, n'oublions pas qu'il s'agit d'un site industriel", a réagi de son côté la société Engie, qui souhaite par ailleurs objectiver le débat.
"Nous sommes actifs dans la transition énergétique, on s'est fixé comme objectif d'être neutre en carbone d'ici 2045. Depuis 2017, les émissions mondiales de gaz à effet de serre du groupe ont été réduites de 33 %. Et pour la période 2023-2025, on va investir entre 22 et 25 milliards d'euros consacrés aux investissements dans la transition énergétique", rappelle ainsi le groupe.
Quant à la centrale de Flémalle, la société pointe que sa construction est "indispensable pour assurer la sécurité d'approvisionnement, compte-tenu de la présence des intermittences du renouvelable. A terme, elle sera neutre en CO2 car elle brûlera des combustibles verts, de l'hydrogène produit à partir d'énergies renouvelables et du méthane de synthèse, et sera équipée de capteurs d'émissions CO2. Nous faisons partie de la solution", estime Engie.
Les militants attendent une réaction politique
Du côté des activistes, on attend également une réaction de la part de la ministre de l'Energie Tinne van der Straeten. "Cela fait trois jours que nous bloquons le chantier et du côté politique, c'est le vide", confie ainsi une source.
Contacté par La Libre, le cabinet de la ministre de l'Energie Tinne van der Straeten renvoie la balle: "Par rapport aux manifestants, au cadre de sécurité, c'est une question de sécurité intérieure et donc c'est avec le cabinet des Affaires intérieures qu'il faut voir. Après en ce qui concerne les travaux, il faut voir avec Engie. Il y a un mécanisme d'investissement qui a été mis en place mais ce n'est pas nous qui faisons les travaux. De notre côté, ce qui nous importe, c'est la sécurité d'approvisionnement et pour l'instant cela n'est pas impacté. Le gestionnaire de réseau ne nous a pas encore informé de retard. Les projets doivent être prêts pour l'hiver 2025." (Avec Belga)