La précarité alimentaire plus grande que jamais: les banques alimentaires submergées de demandes, "des quantités plus faibles pour les bénéficiaires"
Depuis l’explosion des prix, 20 % des Belges ont dû changer leurs habitudes alimentaires.
- Publié le 02-09-2023 à 18h59
- Mis à jour le 03-09-2023 à 16h03
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Depuis plus un an et demi et l’explosion des prix de l’énergie due à la guerre en Ukraine, le pouvoir d’achat des Belges est mis à mal. Si les prix du gaz et de l’électricité ont bien baissé ces derniers mois, ce n’est pas le cas de celui du caddie. Dans les supermarchés, les tarifs ont augmenté de 20 % en moyenne, et on n’attend pas de baisse des prix dans l’immédiat. Pour dresser un état des lieux de la situation, Kellogg et les Banques Alimentaires Belges se sont associées pour mener une enquête auprès des consommateurs. “En 2023, près d’un tiers des Belges (soit deux fois plus qu’en 2016) s’inquiète du budget qu’il doit investir dans la nourriture. Ainsi, près d’un Belge sur cinq (20 %) a dû changer ses habitudes alimentaires suite à des problèmes financiers”, apprend-on.
D’autres habitudes changent pour pouvoir remplir le frigo. 55 % des Belges indiquent ainsi avoir vu leur budget diminuer de manière modérée ou importante. Face à cela, ils sont 80 % à utiliser plus souvent des bons de réduction ou des promotions, et 75 % à diminuer les sorties au restaurant. “Pour un Belge sur dix, cela va même jusqu’à devoir faire un choix entre manger et se chauffer et/ou se vêtir”, lit-on encore.
Kellogg va lancer une campagne pour soutenir les banques alimentaires et appelle les grandes surfaces à continuer leurs efforts pour fournir les 9 dépôts du pays. De son côté, Jeff Mottar, administrateur délégué de la Fédération Belge des Banques alimentaires, tire la sonnette d’alarme. “En 2022, nous avons constaté une augmentation des demandes d’aide de 18 % et ainsi distribué 46 millions de repas à une population de plus en plus importante et aux profils différents. Étant donné que la crise impacte également l’industrie alimentaire, nous avons réussi, tant bien que mal, à compenser ‘le manque à donner’ en optimisant notre fonctionnement et en générant plus de dons financiers. Malheureusement, nous avons tout de même dû diminuer la quantité moyenne donnée à nos bénéficiaires, passant de 5 repas par semaine à 4 repas”, regrette-t-il.