Ordonné archevêque, Luc Terlinden donne le ton de son épiscopat
Nouvel archevêque de Malines-Bruxelles, Luc Terlinden a été ordonné ce dimanche à Malines et a donné la tonalité de son épiscopat.
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/L63JQBW6LNGE7IPE454BXBTFNM.jpg)
- Publié le 03-09-2023 à 19h02
- Mis à jour le 03-09-2023 à 21h05
Il n’y en a sans doute pas des dizaines des parvis aussi beaux que celui de la cathédrale Saint-Rombaut de Malines qui s’ouvre sur la grand-place de la ville. Ce dimanche après-midi, il était baigné de soleil pour accueillir les croyants, dignitaires, le Roi et la Reine venus à l’ordination épiscopale de Luc Terlinden, nouvel archevêque de Malines-Bruxelles, le plus important diocèse du pays.
La journée était attendue des catholiques. Choisi en juin par le pape François pour succéder au cardinal De Kesel, le “jeune” Luc Terlinden, âgé de 54 ans, entame ce qui pourrait être un épiscopat de 20 ans, jusqu’à l’âge de sa retraite. C’est dire si après les courts passages de ses deux prédécesseurs – Mgr Léonard et Mgr De Kesel – l’arrivée de Luc Terlinden recueille autant l’unanimité qu’elle s’accompagne de grandes attentes. Réputé homme d’écoute et de dossiers, docteur en théologie, proche de la jeunesse catholique auprès de laquelle il s’est toujours investi, Luc Terlinden se retrouve au pied d’importants chantiers qui dessineront l’Église de demain en Belgique : place des croyants dans la société, des laïques et des femmes au sein de l’institution, avenir des paroisses…
L’exemple de Damien de Molokaï
L’ordination de ce dimanche, sobre et chaleureuse, soutenue par des chorales de jeunes et d’enfants et un chœur africain aura réuni des dizaines de prêtres et diacres, rassemblé des représentants de nombreuses confessions, des milliers d’internautes en streaming et rempli la cathédrale de Malines ainsi que les jardins de l’archevêché d’où l’on pouvait suivre la messe. Elle aura également permis de distinguer le visage que Mgr Terlinden souhaite donner à l’Église en Belgique au XXIe siècle. Il s’est en effet explicitement placé dans les pas de deux de ses prédécesseurs : Mgr Danneels qui “reste pour [lui] un modèle”, et le cardinal De Kesel dont il est très proche et fut le bras droit durant deux ans. Ce dernier, a-t-il dit, a ouvert “des chemins nouveaux, ceux d’une Église plus humble mais pas moins fidèle à l’Évangile, appelée à être signe au milieu du monde de l’amour de Dieu pour tous. Ce sont ces convictions aujourd’hui qui m’habitent”.
Luc Terlinden, en cela, se place aussi très clairement dans le sillage du pape François et de la synodalité, c’est-à-dire de la réflexion commune que le Pape a initiée en rassemblant tous les catholiques sur l’avenir de l’Église.
“Le pape François pose clairement la condition indispensable pour parcourir un tel chemin : l’humilité du cœur”, a insisté le nouvel archevêque, conscient des inquiétudes que cette initiative soulève au sein du catholicisme. “Je voudrais prendre pour exemple un saint de chez nous, né à quelques kilomètres d’ici, saint Damien de Molokaï, a-t-il conclu pour préciser son propos. S’il avait un caractère fort, Damien était aussi un pauvre de cœur, sans quoi il n’aurait pas pu se rendre disponible à l’appel de Jésus à tout quitter pour se faire le frère des lépreux à Molokaï. Il ne disait d’ailleurs pas : 'Moi et les lépreux', mais : 'Nous les lépreux'. Damien nous invite, par l’humilité du cœur, à vivre la fraternité dans les périphéries de l’existence. Où seront donc nos Molokaï à nous ?”
En tant qu’archevêque de Malines-Bruxelles, Luc Terlinden est à la tête d’une province ecclésiastique qui regroupe les huit diocèses belges. C’est donc lui désormais qui tiendra symboliquement la barre d’une Église en Belgique qui verra encore, ces prochains mois, plusieurs évêques – ayant atteint l’âge de la retraite – être remplacés. Notons enfin qu’il a choisi pour vicaire général (son bras droit) le chanoine Steven Wielandts.