Nouvelle mobilisation pour Léo et les autres enfants en danger
Le secteur de l’aide à la jeunesse est sur les genoux. Le Collectif liégeois appelle à une action le 19 septembre, devant a Clinique du MontLegia. Parce que l’hôpital est souvent un des lieux d’une première prise en charge des enfants qu'on doit retirer à leur famille.
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- Publié le 11-09-2023 à 18h03
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Début juillet, les travailleurs des services d’aide à la jeunesse (SAJ) et les services de protection judiciaire (SPJ) francophones manifestaient devant le siège du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour attirer l’attention sur leurs conditions de travail intenables. Et la situation ne s’améliore pas.
Quelques mois plus tôt, le Collectif liégeois avait déjà dressé des constats chiffrés effarants : en additionnant les listes d’attente du SAJ et du SPJ de Liège, 1 000 enfants en situation de danger ne recevraient pas une aide adéquate. Il a alors décidé de mener des actions “pour rendre visible ce monde de l’invisible, dont on ne parle que lorsqu’il y a un drame”.
Ballotté pendant des années
Objectif du Collectif : attirer l’attention du monde politique sur la nécessité de réagir durablement et de manière ambitieuse pour garantir le bien-être des enfants. Les travailleurs du secteur se sentent impuissants “face à une forêt qui brûle”. Parce que le système est saturé. Au quotidien, les équipes s’épuisent, se démobilisent, se culpabilisent et finissent parfois, pour certains travailleurs, à quitter le secteur tant la charge émotionnelle est importante.
L’attente est tellement longue et les réponses si morcelées que les enfants en ressortent encore plus traumatisés. Lors d’une mobilisation en juin, le Collectif liégeois avait proposé le témoignage fictif de Léo, un petit garçon de 9 ans, ballotté pendant plusieurs années entre les différents services de l’Aide à la jeunesse, avant de pouvoir se poser dans un endroit sécurisant et adapté à ses besoins. Un exemple criant de réalisme, assure le Collectif : Léo aurait pu s’appeler Laure, Camille, Kaleb, Diego ou Dylan, les enfants qu’ils prennent en charge.
Des moyens ont été alloués au secteur de l’aide à jeunesse durant cette législature, mais ils restent largement insuffisants et inadaptés aux réponses multisectorielles (handicap, enseignement, santé mentale…) à apporter aux enfants relevant de l’aide à la jeunesse, juge le Collectif liégeois. Dans cette optique, une nouvelle mobilisation rassemblant des acteurs de l’aide à la jeunesse, des PMS, de la santé mentale, de l’ONE, des équipes SOS-Enfants… aura lieu le 19 septembre devant la Clinique du MontLegia, à Liège. Parce que l’hôpital est souvent un des lieux d’une première prise en charge pour les enfants en danger, un premier refuge, protecteur, mais inadéquat pour répondre aux besoins d’un enfant sur le long terme.