A quel point le matériel roulant de la SNCB est vieillissant ? "Nous constatons que les pannes sont en augmentation"
La proportion des véhicules à l'arrêt s’est stabilisée ces dernières années. Mais cette situation n'est pas sans conséquence sur la ponctualité.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/f166b05f-7afb-4a3b-822a-63b609d32f88.png)
- Publié le 14-09-2023 à 06h34
- Mis à jour le 14-09-2023 à 08h24
:focal(2259x1513:2269x1503)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/R5KBT6VJRRCNHBBB6IZ3PV6ILM.jpg)
Le matériel roulant de la SNCB est vieillissant, et le problème n’est pas nouveau. En 2019, la SNCB estimait que l’âge moyen des voitures, wagons et locomotives de sa flotte était de 22 ans, ce qui imposait l’immobilisation quotidienne de près de 660 rames pour cause de réparation ou d’entretien cette année-là. L’entreprise ferroviaire s’engageait alors à ce que deux ans plus tard, le taux d’immobilisation ne dépasse pas une rame sur huit. Promesse tenue ? C’est ce qu’a voulu savoir le député N-VA Tomas Roggeman dans une question parlementaire adressée au ministre de la Mobilité Georges Gilkinet (Ecolo).
En 2021 et 2022, le taux d’immobilisation du matériel s’est stabilisé autour de 15 %, apprend-on dans la réponse fournie par le ministre, soit environ une rame sur sept. Le coût moyen de maintenance à court terme du matériel roulant s’élevait, en 2022, à 47 000 euros par voiture.
Sans grande surprise, plus le matériel est vieux, plus son taux d’immobilisation est élevé. Ainsi, en 2022, un quart des automotrices et voitures du modèle A7577, dont la moyenne d’âge est de 45 ans, étaient à l’arrêt. À l’inverse, les rames A08 (les Desiro que l’on retrouve sur de nombreuses lignes IC), les plus récentes et les plus répandues sur le réseau belge affichaient un taux de mise à l’arrêt à 8,7 % l’année dernière.
Les raisons qui expliquent ce retrait de la circulation sont multiples. Les voitures peuvent retourner dans les ateliers pour des entretiens, des réparations de pannes, des révisions mais aussi des travaux de modifications ou de modernisation, à l’instar de l’installation du dispositif de freinage européen ETCS. “Il faut être prudent lorsqu’on examine les écarts entre les années et les différences par types de trains. Lorsqu’un type de train donné doit subir une révision ou une modernisation importante, cela entraîne logiquement une plus grande immobilisation”, précise le ministre.
Les nouvelles rames se font attendre
Toutes ces heures à l’arrêt ont un impact sur la ponctualité. En 2022, environ un tiers des retards étaient attribués à la SNCB. “Nous constatons que les pannes sont en augmentation, et nous analysons la situation pour trouver une solution structurelle au plus vite. Notre matériel est vieillissant et nous faisons face à un retard de la livraison de notre nouveau matériel roulant.”, expliquait alors la porte-parole de la SNCB, pour justifier l’augmentation.
La SNCB a ainsi entrepris une série d’actions destinée à réduire la mise à l’arrêt de son matériel, à l’instar de l’introduction des nouvelles voitures M7, dont la majorité se fait toujours attendre. La SNCB avait commandé 751 rames auprès du constructeur Bombardier (entre-temps racheté par le français Alstom). Mais la livraison avait connu des perturbations et des retards suite à la crise sanitaire du Covid-19. Aujourd’hui, 300 rames sont en circulation et elles continuent d’être déployées sur le réseau belge. D’ici quelques mois, des M7 circuleront entre Liège, Namur et Bruxelles. D’autres livraisons s’échelonneront jusqu’en décembre 2026.