Au début, ça va… On se dit qu’il faut tenir une heure, puis une deuxième, et puis encore. Finalement, la nuit est passée. On n’a pas dormi mais on a tenu", raconte Gaston (prénom d’emprunt), sac de couchage tiré sous le menton. Il se rattrape, au petit matin, pelotonné dans son abri de carton, au premier sous-sol d’une station de métro bruxelloise. Une voyageuse lui a apporté un café qu’il serre des deux mains. "Je suis artiste. Je peins. Je parle quatre langues." Gaston vit dans la rue depuis de trop longs mois. En conflit avec le CPAS "qui me doit 6 000 euros", affirme-t-il, il accumule les galères. Le Covid n’a rien arrangé.