Néanmoins, l'étude nuance ces résultats en s'appuyant sur toute une série d'indicateurs qui permettent de les interpréter différemment. On peut notamment citer l'absence d’information sur l’activité professionnelle ou le fait que certaines entreprises peuvent être actives dans plus d'un secteur. Yves Coppieters retient surtout que ces données ne contiennent aucune information sur le lieu où la personne a été infectée, que cela soit sur son lieu de travail ou bien à son domicile. Le gouvernement, aiguillé par le GEMS (Groupe d’Experts de stratégie de crise pour le Covid-19), se base pourtant sur ce rapport ayant "beaucoup de limites" pour prendre ses décisions face à la crise sanitaire. Un fait qui pousse l'épidémiologiste à se questionner.
"On se rend compte que le dernier Comité de concertation s'est encore fortement basé sur ces données, sans voir les limites de l'exercice. Je ne dis pas qu'il faut rejeter les données, mais il faut en expliquer les limites. On ne peut par exemple pas dire que la Culture est un secteur de propagation et à risque, mais plutôt que certains professionnels de la Culture sont plus malades, voilà ce que dit ce rapport", nous confie Yves Coppieters.
L'expert invite donc le GEMS à nuancer ses indications avec plus de transparence. "Je pense que le GEMS devrait peut-être prendre un peu de recul vis-à-vis de ce rapport, car contrairement au gouvernement il a une responsabilité scientifique. Il ne peut pas baser ses arguments uniquement là-dessus", conclut-il.