Ce sont les "juristes", une caste à part, presque, qui parcourent les travées de l’université en portant sous les bras des syllabus aux innombrables notes de bas de page.
Les étudiants en droit, reconnaissables entre mille pour certains, n’en demeurent pas moins animés de motivations très variées. Il y a de tout dans un auditoire de droit : ceux qui sont habités par un idéal de justice et pour qui le droit est une finalité, ceux qui souhaitent l’apprendre pour servir leur esprit d’entreprendre, ou ceux qui s’y sont retrouvés parce que "le droit mène à tout, et que cela rassurait papa". Mais à l’heure où la justice se pare d’échafaudages pour cacher ses fissures, le droit a-t-il encore la cote ?
Très honnêtement, il semble que oui. A Saint-Louis ou à l’UCL, les quelques étudiants que nous arrachons à leur premier "blocus" ne se posent pas encore la question des débouchés. Et les aléas de la vie d’avocat ou de magistrat, ils les regardent de loin. "Je ne connais évidemment pas tous les étudiants, mais la population qui suit mes cours n’a pas énormément changé au fil des années, confirme Anne Rasson-Roland, professeur de l’UCL. Au début de leurs études, ils ne se montrent en effet pas très conscients de ce que pourra être la suite."